Depuis le mois d’avril 2017, plus d’un demi-million de cas de diarrhée aqueuse aiguë ou de cas présumés de choléra ont été signalés aux quatre coins du Yémen, dont plus de 50 pour cent chez des enfants âgés de moins de 18 ans. Plus de 2000 personnes ont succombé à ces maladies dans les quatre derniers mois seulement, faisant de cette épidémie l’une des pires de l’histoire récente.

Afin de limiter la propagation de cette épidémie, l’UNICEF et ses partenaires ont mis sur pied une campagne nationale de sensibilisation des communautés. Partout dans le pays, des bénévoles en santé communautaire vont de maison en maison, frappent aux portes et expliquent aux parents et aux enfants ce qu’ils doivent faire pour se protéger contre la diarrhée aqueuse aiguë et le choléra.

Nous avons suivi un de ces groupes de bénévoles fortement motivés dans la banlieue d’Aden, une ville où un nombre élevé de cas de diarrhée aqueuse aiguë et de choléra ont été signalés récemment.

Pour aider les enfants et les familles dont la vie a été bouleversée par la catastrophe, cliquez ici.

Muhtab Alburaik Salem

Lorsqu’ils sont en mission, rien n’arrête Muhtab, âgée de 43 ans, et son équipe. Ni la chaleur étouffante, ni la forte humidité, ni le vent sec. Muhtab Alburaik Salem et ses deux collègues sont déterminés à frapper à chacune des portes de cette communauté de personnes déplacées et à leur expliquer les mesures que peuvent prendre les familles pour empêcher les êtres qui leur sont chers de contracter la diarrhée aqueuse aiguë ou le choléra.

L’équipe de Muhtab participe à la Campagne de sensibilisation porte-à-porte contre le choléra lancée par l’UNICEF, en collaboration avec l’Organisation mondiale de la Santé et la Banque mondiale, qui vise à informer la population sur les mesures à prendre pour se protéger contre l’épidémie qui a fait plus de 2000 victimes au cours des quatre derniers mois seulement.

community volunteers knock on doors in the neighbourhood

En compagnie de milliers d’autres, les infatigables bénévoles vont de maison en maison et frappent à toutes les portes jusqu’à ce que quelqu’un leur ouvre. Si la porte reste fermée, ils reviennent plus tard, jusqu’à ce qu’ils puissent parler aux habitants de la maison pour les informer des précautions que doit prendre la famille pour se protéger contre l’épidémie.

community volunteers visit a home

Une fois à l’intérieur, Muhtab identifie rapidement la maîtresse de la maison et lui prodigue des conseils pendant 15 à 20 minutes. L’équipe montre à la famille comment se laver les mains avec du savon avant de manger ou après être allé aux toilettes. Les bénévoles insistent également sur l’importance de faire bouillir l’eau avant de la boire, ce qui constitue une mesure de prévention essentielle.

« J’ai vu de mes propres yeux la vitesse à laquelle la santé d’une personne peut se dégrader lorsqu’elle souffre de diarrhée aqueuse aiguë. Il est toutefois possible de prévenir cette maladie. C’est pourquoi je travaille auprès des communautés les plus vulnérables : pour les informer sur la maladie et leur montrer comment la prévenir, ou quoi faire si un membre de la famille en souffre », explique Muhtab tout en allant de maison en maison.

 

Muhtab and her team visit a family

Au Yémen, on rapporte quotidiennement des milliers de cas de diarrhée aqueuse aiguë et de choléra. La plupart des personnes infectées vivent dans des quartiers sales et insalubres. Beaucoup sont des personnes déplacées qui ont dû abandonner leur maison en raison du conflit qui depuis deux ans et demi a fait des milliers de victimes et détruit des milliers de foyers.

Dans la plupart des régions du pays, les services d’approvisionnement en eau et d’assainissement sont défaillants. Dans la majorité des foyers yéménites, cela fait plus de deux ans qu’il n’y a plus d’électricité ou que l’eau ne coule plus du robinet. Les rues sont jonchées d’ordures et de l’eau stagne dans des zones d’habitation. Toutes les conditions sont réunies pour déclencher une crise de santé publique.

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Saifeldin A. Nemir, de l’UNICEF, dirige les opérations de lutte contre l’épidémie. En compagnie de son équipe, il travaille dans ce quartier où se sont réfugiées les personnes déplacées par le conflit. « Nous sensibilisons chaque famille en fournissant une information simple, mais essentielle, sur la façon de se protéger contre la diarrhée aqueuse aiguë. Au cours des prochains jours, nous distribuerons aussi du savon et des sels de réhydratation orale aux familles touchées par la maladie », explique-t-il.

Avec cette crise sans fin qui ravage le pays le plus pauvre du Moyen-Orient, de telles épidémies ne peuvent que se multiplier si les services sociaux de base, comme les services de santé et d’approvisionnement en eau et d’assainissement, ne sont pas immédiatement et totalement rétablis.


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