Lorsque le pape François a encouragé les mères à allaiter leurs bébés lors de la messe à la chapelle Sixtine, il a transmis le message puissant que les jeunes enfants, où qu’ils soient, méritent de recevoir des soins avec amour. Nous savons toutes et tous que les bébés ont besoin de nourriture et d’affection pour s’épanouir, mais il ne faut pas oublier qu’il est tout aussi important de nourrir les jeunes esprits dès le début de la vie.

Les bébés sont comme de petits scientifiques qui explorent dès leur naissance le monde qui les entoure. « Pendant la petite enfance, le cerveau des enfants peut former 1 000 connexions neurales par seconde, un rythme unique et jamais égalé dans la vie. Ces connexions sont les éléments constitutifs de l’avenir de chaque enfant. Les enfants à qui on lit des histoires, à qui on parle, à qui on chante des chansons et avec qui on joue sont non seulement plus heureux aujourd’hui, mais ils auront aussi de meilleures capacités cognitives et de meilleures possibilités de vivre une vie plus épanouie et productive », explique le directeur général de l’UNICEF, Anthony Lake.

Les bébés ont besoin de soins et d’affection dès leur naissance

Les enfants obtiennent le meilleur départ dans la vie lorsqu’ils passent leurs premières années à recevoir des soins et de l’affection. Aider les parents à élever des enfants en bonne santé et bien adaptés engendre des retombées positives pour tous : ce qui est bon pour les enfants est aussi bon pour la société. C’est pourquoi l’UNICEF est déterminé à favoriser le bien-être des bébés et des jeunes enfants, où qu’ils soient, grâce à des programmes d’intervention précoce peu coûteux et de qualité supérieure, qui permettent aux tout-petits de s’épanouir et d’être productifs tout au long de leur vie.

In Mbeya City in southern Tanzania, community health workers supported by UNICEF and partners run nutrition counseling sessions for pregnant and nursing mothers. Credit: © UNICEF/UN025822/Frison

Lorsque les enfants se sentent aimés, le monde entier en sort gagnant

Pour son film The Beginning of Life (Le début de la vie), la cinéaste Estela Renner s’est rendue dans neuf pays afin de s’entretenir avec des spécialistes de la petite enfance et des parents sur les façons dont la croissance physique, cognitive, sociale et émotionnelle du jeune enfant est profondément influencée par son expérience quotidienne. Tandis qu’il explore la vie d’enfants issus d’un vaste éventail de milieux culturels, ethniques et sociaux, le message du film documentaire est clair : donner à un enfant un départ dans la vie rempli d’affection est essentiel pour bâtir des sociétés pacifiques et prospères.

Mais les bébés ne peuvent pas s’épanouir si leur univers est perturbé par la pauvreté, un retard de croissance, et un manque d’amour et de soins. Selon une récente série d’articles parus dans The Lancet et intitulée Advancing Early Childhood Development: from Science to Scale, 43 pour cent des enfants dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire, soit près de 250 millions d’enfants, risquent de ne pas développer pleinement leur potentiel cognitif. Et il est difficile, voire impossible, d’inverser les retards. « Si les enfants sont incapables de réaliser leur potentiel social et leur potentiel de développement, cela nuit non seulement à leur avenir, mais aussi aux sociétés dans lesquelles ils vivent », met en garde le rapport dans The Lancet.

Abner, 2, at home in San Felipe Village in the Toledo region of Belize, playing with a toy provided by a UNICEF-trained "roving caregiver." Credit: © UNICEF/UN032041/LeMoyne

L’UNICEF travaille en collaboration avec des partenaires afin d’offrir des programmes peu coûteux et de grande qualité dans des régions où les parents et les jeunes enfants ont le plus besoin d’aide. En Tanzanie, des travailleuses et des travailleurs de la santé formés par l’UNICEF organisent des séminaires pour les femmes enceintes et celles qui allaitent, afin de s’assurer que les mères et les bébés ont la meilleure alimentation possible.

Les programmes axés sur le jeu éveillent les jeunes esprits

Dans les régions rurales du Belize où les établissements préscolaires et les centres de la petite enfance sont rares, l’UNICEF forme localement des membres de la communauté pour qu’ils agissent en tant qu’intervenantes et intervenants, qui vont de maison en maison faire des visites de 45 minutes. Lors de ces visites, ils ont avec eux des livres, des jouets et des casse-têtes, et encouragent les parents, les gardiens et les gardiennes à s’asseoir par terre et à jouer avec leurs enfants. Au Kazakhstan, des mères, des pères et leurs enfants affluent dans les centres de la petite enfance qui regorgent de jeux et de jouets conçus pour faire participer les enfants et enrichir les jeunes esprits.

A father plays with his kids at a UNICEF early childhood development program at a polyclinic in Kyzylorda, Kazakhstan. Credit: © UNICEF/UN045591/Kim

Les enfants représentent l’avenir et ils ont besoin de notre aide maintenant

« La science nous indique que la biologie ne décide pas du destin, et que ce que vivent les enfants pendant leurs premiers jours et années de vie façonne et définit leur avenir. Nous devons transformer ce résultat scientifique en sonnette d’alarme, car le développement de millions d’enfants est en danger. Aucun pays ne peut risquer de perdre près de la moitié du potentiel cérébral de ses plus jeunes citoyennes et citoyens, et encore moins les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire », affirme monsieur Lake.

Vous pouvez voir l’intégralité du film documentaire The Beginning of Life de 90 minutes sur Netflix, iTunes ou Google Play.