Mis en ligne : 2017/09/21

Un nouveau rapport affirme que 85 millions d’enfants âgés de moins de cinq ans vivent dans 32 pays qui ne proposent pas deux années gratuites d’enseignement préscolaire aux familles, des temps de pause rémunérés aux jeunes mères pour l’allaitement au cours des six premiers mois suivant la naissance et des congés parentaux payés adaptés, trois politiques essentielles pour favoriser le bon développement du cerveau pendant la petite enfance.

NEW YORK, le 21 septembre 2017 – Seuls 15 pays dans le monde disposent des trois politiques nationales de base qui contribuent à garantir que les parents disposent du temps et des ressources nécessaires pour soutenir le sain développement cérébral de leurs jeunes enfants, selon les conclusions d’un nouveau rapport de l’UNICEF publié aujourd’hui. Pire encore, un enfant sur huit âgé de moins de cinq ans vit dans l’un des 32 pays qui n’ont mis en place aucune de ces politiques.

Selon le rapport intitulé Les premiers moments comptent pour chaque enfant, deux années gratuites d’enseignement préscolaire, des pauses rémunérées pour l’allaitement au cours des six premiers mois suivant la naissance et six mois de congé de maternité payés, ainsi que quatre semaines de congé de paternité payées, contribuent à jeter des fondations solides pour un développement optimal de la petite enfance. Ces politiques aident les parents à mieux protéger leurs enfants et à leur offrir une nutrition, des jeux et des expériences d’apprentissage précoce de meilleure qualité au cours des cinq premières années de leur vie, une période cruciale où la croissance du cerveau atteint un rythme qui ne sera plus jamais égalé. 

Les politiques essentielles pour soutenir les jeunes enfants du Canada

“Les politiques mesurées dans ce rapport sont essentielles afin de s’assurer que les enfants au Canada connaissent un bon départ, qu’ils aient les meilleures possibilités d’être en santé et un bon développement, incluant une nutrition adéquate et moins de maladies chroniques. Toutes les juridictions au Canada devraient travailler à mettre ces mesures essentielles en place » a indiqué Lisa Wolff, Directrice en matière de politiques et d'éducation à UNICEF Canada

Le rapport indique que Cuba, la France, le Portugal, la Russie et la Suède figurent parmi les pays qui garantissent ces trois politiques. Cependant, 85 millions d’enfants âgés de moins de cinq ans doivent grandir dans 32 pays où aucune de ces politiques essentielles n’est en place. Étonnamment, 40 % de ces enfants vivent dans seulement deux pays : le Bangladesh et les États-Unis.

« Quelle est la chose la plus précieuse que possède un enfant? Son cerveau. Malgré tout, nous ne prenons pas soin du cerveau des enfants comme nous prenons soin de leur corps, surtout pendant la petite enfance, une période où la science nous montre que le cerveau d’un enfant, et son avenir, se dessinent rapidement », affirme Anthony Lake, le directeur général de l’UNICEF. « Nous devons redoubler d’efforts pour donner aux parents, aux éducateurs et aux éducatrices le soutien dont ils ont besoin pendant cette étape critique du développement cérébral. » 

Des millions d’enfants à risque dans des environnements peu stimulants ou sécuritaires

Le rapport souligne également que des millions d’enfants âgés de moins de cinq ans passent leur jeunesse dans des environnements peu stimulants ou sécuritaires :

  • Environ 75 millions d’enfants âgés de moins de cinq ans vivent dans des zones affectées par un conflit, ce qui augmente leur risque de subir un stress toxique susceptible d’inhiber les connexions neuronales au cours de la petite enfance.
  • Une nutrition de mauvaise qualité, des environnements insalubres et des maladies ont entraîné chez 155 millions d’enfants à l’échelle mondiale des retards de croissance, qui empêchent leur corps et leur cerveau de se développer et d’atteindre leur plein potentiel.
  • Un quart des enfants âgés de deux à quatre ans dans 64 pays ne participe à aucune des activités essentielles au développement cérébral comme le jeu, la lecture et le chant.
  • Environ 300 millions d’enfants dans le monde vivent dans des régions où l’air est toxique, et les recherches montrent que cela peut endommager le cerveau en plein développement des enfants.

Le rapport met en garde contre l’incapacité à protéger les enfants les plus désavantagés et à leur offrir des possibilités de développement précoce, car elle entrave la croissance potentielle de sociétés et d’économies entières. Il cite pour cela une étude qui révèle que les enfants de ménages pauvres qui peuvent jouer et bénéficier d’un apprentissage précoce au cours de la petite enfance gagnent en moyenne 25 % de plus à l’âge adulte que ceux qui n’ont pas pu en bénéficier.

Des investissements dans la petite enfance bénéfiques sur le plan économique

« Si nous n’investissons pas dès maintenant en faveur des enfants et des familles les plus vulnérables, nous continuerons d’alimenter les cycles intergénérationnels de la pauvreté et de l’inégalité. Chaque personne que nous n’aidons pas et chaque occasion manquée creusent l’écart entre les nantis et les plus démunis, et nuisent à notre force et notre stabilité à long terme », affirme monsieur Lake.

En moyenne, les gouvernements du monde dépensent moins de 2 % de leur budget d’éducation dans des programmes consacrés à la petite enfance. Toutefois, le rapport souligne qu’investir dans les premières années de vie des enfants d’aujourd’hui apportera des bénéfices économiques significatifs à l’avenir. Chaque dollar des États-Unis investi dans des programmes en faveur de l’allaitement maternel génère 35 dollars en retour, et chaque dollar dédié aux soins et à l’éducation pendant la petite enfance pour les enfants les plus défavorisés peut rapporter jusqu’à 17 dollars.

UNICEF exhorte un soutien national pour la petite enfance

Le rapport exhorte les gouvernements et le secteur privé à soutenir les politiques nationales de base en faveur du développement de la petite enfance, notamment en :

  • investissant en faveur de services de développement de la petite enfance et en les étendant dans les maisons, les écoles, les communautés et les centres de soin – en accordant la priorité aux enfants les plus vulnérables;
  • en faisant des politiques familiales, y compris les deux années gratuites d’enseignement préscolaire, les congés parentaux payés et les pauses rémunérées pour l’allaitement, une priorité;
  • accordant aux parents qui travaillent le temps et les ressources nécessaires pour contribuer au développement cérébral de leurs jeunes enfants;
  • collectant et analysant les données relatives au développement de la petite enfance et en suivant les progrès pour venir en aide aux enfants et aux familles les plus vulnérables.

UNICEF lance un mouvement national afin de faire du Canada le meilleur endroit où grandir

UNICEF Canada œuvre actuellement à développer l’Indice canadien de bien-être chez les enfants et les jeunes, l’une des initiatives menées dans le cadre du mouvement Une Jeunesse qui sera lancé prochainement. Une Jeunesse animera également un studio de créativité, afin de concevoir et de tester auprès des enfants et des jeunes Canadiens des solutions novatrices aux enjeux les plus pressants auxquels ils sont aujourd’hui confrontés, et d’encourager leur participation dans ce débat public.

« Nous voulons que le Canada devienne le meilleur endroit où grandir d’ici 2030. Afin d’y arriver, nous devons nous assurer que les enfants et leur famille aient le soutien requis lors des premières années du jeune enfant. C’est intelligent, c’est rentable et c’est la bonne chose à faire. Des bonnes politiques soutiennent le bon développement de l’enfant : le Canada peut s’améliorer en continuant à construire des programmes d’apprentissage et de garderie de qualité pour les jeunes enfants qui sont abordables et accessibles pour tous les enfants, et en élargissant l’offre du congé parental pour les pères comme le fait le Québec à l’extérieur du Québec, » ajoute Wolff.

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À propos de l’UNICEF

L’UNICEF est le plus important organisme humanitaire dans le monde axé sur les enfants. Nous travaillons dans les endroits les plus durs du monde pour offrir une protection, des soins de santé, des vaccins, une éducation, des aliments nutritifs, de l’eau potable et des systèmes d’assainissement de l’eau. En tant que membre des Nations Unies, nous sommes présents dans plus de 190 pays et territoires, un rayonnement unique qui nous permet d’être sur le terrain pour aider les enfants les plus défavorisés. Bien que l’UNICEF fasse partie du système des Nations Unies, son travail, qui consiste à sauver des vies, dépend entièrement de contributions volontaires. Visitez unicef.ca et suivez-nous sur Twitter, Instagram et Facebook.

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