Remarques du représentant de l’UNICEF pour l’Afghanistan, Hervé Ludovic De Lys, sur la situation des enfants en Afghanistan et la présence de l’UNICEF

NEW YORK/KABOUL, 18 août 2021 – « Durant la dernière phase du conflit armé, et jusqu’à la capture final de Kaboul, il y a quelques jours à peine, l’UNICEF a continué d’être présent pour les enfants de l’Afghanistan et de subvenir à leurs besoins urgents.

« Malgré toutes les questions sans réponse qui se poseront dans l’avenir, une chose est sûre : l’UNICEF est ici pour y demeurer et intervenir pour chaque enfant et chaque femme d’Afghanistan. L’UNICEF est ici depuis 65 ans et nous ne partons pas.

« Il est vrai que, pour notre propre sécurité, dans certaines régions provinciales, les talibans nous ont demandé d’interrompre temporairement des opérations jusqu’à ce que l’ordre ait été rétabli. Nous sommes cependant en contact quotidien avec les dirigeants locaux de la quasi-totalité des provinces, et leur message est clair : ils souhaitent que nous demeurions et que nous poursuivions notre travail en Afghanistan.

« Nous avons eu des discussions constructives avec les nouveaux dirigeants dans le but de préserver notre présence opérationnelle à travers le pays et nous avons bon espoir d’être en mesure d’intensifier notre travail pour les femmes et les enfants au cours des prochains jours.

« L’UNICEF amplifie sa réponse humanitaire dans le pays. À court terme, nous fournirons des équipes de santé et de nutrition mobiles dans les camps accueillant les déplacés internes. L’UNICEF et les partenaires intensifient les activités de livraison d’eau dans les camps de déplacés internes de même que dans les zones touchées par la sécheresse, afin d’atténuer les souffrances.

« À plus long terme, et une fois que nous disposerons d’un interlocuteur du gouvernement, l’UNICEF a pour intention de renforcer le partenariat actuel avec les organisations non gouvernementales (ONG)/organisations non gouvernementales internationales (ONGI) et de préciser les modalités opérationnelles avec les ministères responsables. Nous anticipons la possibilité éventuelle d’étendre nos activités à travers le pays. À titre d’exemple, nous avons pour objectif de rejoindre près de 500 000 cas de nutrition dans les zones difficilement accessibles jusqu’alors inaccessibles.

 « Nous caressons également l’espoir que nous puissions effectuer une percée extrêmement conséquente du côté de la polio. L’Afghanistan est l’un des deux pays du monde où la poliomyélite demeure endémique. L’un de nos principaux défis au cours des dernières années tenait à l’accès aux communautés, dont les maisons et les mosquées, afin d’assurer la vaccination des enfants. Aujourd’hui, nous espérons que l’accès devienne plus facile. Je suis d’avis qu’avec nos partenaires de la Gates Foundation, s’offre à nous la possibilité d’éradiquer la polio par une coordination efficace et suivie avec l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

« J’aimerais profiter de cette occasion pour remercier tous les donateurs qui ont fait en sorte qu’il soit possible pour nous d’exercer nos activités en Afghanistan. Sans leur aide, nous ne serions pas en mesure d’étendre nos opérations et de fournir des services permettant de sauver des vies aux enfants et aux femmes les plus vulnérables.

« Nous connaissons actuellement une période de transition en Afghanistan. Personne n’est en mesure de prévoir ce qui adviendra demain. Je peux cependant vous affirmer qu’aussi récemment qu’hier les écoles primaires et secondaires d’Herat, à l’ouest, et de Marouf, dans le sud du pays, étaient ouvertes, que 1 500 enfants étaient à l’école, dont 500 filles. Et le fait que la Commission de la santé ait invité hier tous les médecins, les membres du personnel infirmier et les travailleurs de la santé à reprendre le travail, dont les femmes, constitue un signe encourageant.

« Cependant, avec près d’un demi-million de déplacés internes, et plus de 18 millions de personnes ayant besoin d’aide humanitaire, dont la moitié sont des enfants, les besoins sont considérables. Le pays souffre toujours de la sécheresse. Sans intervention d’urgence, un million d’enfants de moins de cinq ans seront victimes de grave malnutrition d’ici la fin de 2021. Jusqu’à présent, en 2021, l’UNICEF est parvenu à délivrer une aide humanitaire à 1,7 million de personnes. En 2021, nous avons encore besoin de 76 millions de dollars US pour fournir de l’aide permettant de sauver des vies aux plus vulnérables, et tout particulièrement aux enfants.

« Ce travail qui permet de sauver des vies est tributaire d’une paix durable et de la stabilité. Pour joindre les enfants se trouvant dans les régions les plus reculées, l’UNICEF incite toutes les parties à lui assurer un accès libre et sécuritaire, conformément à ce que prévoient les Principaux engagements pour les enfants en situation d’urgence et les principes humanitaires.

« Nous espérons qu’avec les nouveaux dirigeants de l’Afghanistan, nous serons en mesure d’offrir aux enfants qui n’ont pu préalablement être desservis des services de santé permettant de sauver des vies et d’intervenir sur le plan de l’éducation, et ce, tout particulièrement auprès des filles. »

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