Mis en ligne : 2021/12/31

Moins de la moitié des parties engagées dans un conflit dans le monde se sont montrées déterminées à protéger les enfants

TORONTO, le 30 décembre 2021 – Cette année a été marquée par une recrudescence des graves violations contre les enfants dans des conflits de longue durée ou récents, avertit aujourd’hui l’UNICEF.

De l’Afghanistan au Yémen et de la Syrie au nord de l’Éthiopie, des milliers d’enfants ont payé un lourd tribut, alors que les conflits armés, la violence intercommunautaire et l’insécurité perduraient. Pas plus tard que la semaine dernière, quatre enfants auraient compté parmi les victimes lorsqu’au moins 35 personnes ont été tuées, dont deux membres du personnel de l’organisme Save the Children, dans l’État de Kayah, qui est situé dans l’est du Myanmar. Ce n’était que le dernier exemple très médiatisé des conséquences dévastatrices du conflit sur les enfants et des menaces permanentes qui pèsent sur les travailleuses et les travailleurs humanitaires.

« En tant que communauté internationale et en tant que Canadiennes et Canadiens, nous ne pouvons pas rester les bras croisés alors que de graves violations continuent d’être commises contre des enfants lors de conflits. Il est profondément exaspérant de constater que de plus en plus de filles et de garçons à travers le monde sont recrutés comme enfants soldats, exploités à des fins sexuelles ou utilisés comme boucliers ou kamikazes », a déclaré David Morley, président et chef de la direction d’UNICEF Canada. « Année après année, les parties engagées dans les conflits font preuve d’un mépris terrible pour les droits et le bien-être des enfants. Nous ne devons renoncer à aucun effort pour mettre ces enfants à l’abri du danger. »

Même si les données ne sont pas encore disponibles pour l’année 2021, en 2020, les Nations Unies ont rapporté 26 425 violations graves contre les enfants. Au cours des trois premiers mois de 2021, il y a eu une légère diminution du nombre total de violations graves vérifiées, mais les cas confirmés d’enlèvements et de violences sexuelles ont continué d’augmenter à des taux alarmants de plus de 50 % et de 10 %, respectivement, comparativement au premier trimestre de l’année précédente.

La Somalie a enregistré le plus grand nombre d’enlèvements vérifiés, suivie de la République démocratique du Congo (RDC) et des pays du bassin du lac Tchad (Cameroun, Niger, Nigéria, Tchad). Les cas confirmés de violences sexuelles ont été les plus élevés en République démocratique du Congo, en Somalie et en République centrafricaine.

Cette année a marqué le 25e anniversaire de la publication du rapport phare de Graça Machel, intitulé « Impact des conflits armés sur les enfants », qui exhortait la communauté internationale à prendre des mesures concrètes pour protéger les enfants contre le fléau de la guerre et demandait aux Nations Unies et à la communauté mondiale d’agir pour les protéger.

Au cours des 16 dernières années, les Nations Unies ont confirmé 266 000 cas de violations graves contre des enfants dans plus de 30 situations de conflit en Afrique, en Asie, au Moyen-Orient et en Amérique latine. Ce ne sont là que les cas vérifiés par l’entremise du Mécanisme de surveillance et de communication de l’information des Nations Unies, établi en 2005 pour documenter systématiquement les violations les plus flagrantes contre les enfants dans les zones de conflit. Les véritables chiffres sont probablement nettement plus élevés.

L’Afghanistan, par exemple, affiche le plus grand nombre confirmé d’enfants tués ou blessés depuis 2005, lequel s’élève plus de 28 500, ce qui représente 27 % de tous les cas vérifiés de violations graves contre des enfants dans le monde. Au cours de cette même période, soit depuis 2005, la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord affiche le plus grand nombre d’attaques confirmées contre des écoles et des hôpitaux, 22 de ces attaques ayant été vérifiées au cours des six premiers mois de cette année.

En octobre, l’UNICEF a souligné que 10 000 enfants avaient été tués ou mutilés au Yémen depuis l’escalade des combats en mars 2015, soit l’équivalent de quatre enfants par jour.

Les Nations Unies ont confirmé des cas de violations dans des pays comme le Burkina Faso, le Cameroun, la Colombie, la Libye, le Mozambique et les Philippines, ce qui n’a pas fait les manchettes.

Malgré des décennies de défense et de promotion des droits auprès des parties engagées dans des conflits et des personnes qui les influencent, et malgré les mécanismes améliorés de surveillance, de communication de l’information et d’intervention lors de violations graves des droits, les enfants continuent de subir les plus lourdes conséquences de la guerre. Les filles et les garçons qui vivent dans des zones de conflit subissent chaque jour des horreurs indicibles qu’aucun être humain ne devrait jamais connaître.

L’utilisation d’armes explosives est une menace persistante et croissante pour les enfants et leur famille, en particulier dans les zones peuplées. En 2020, les armes explosives et les restes explosifs de guerre ont été responsables de près de 50 % de tous les enfants décédés ou blessés, plus de 3 900 enfants ayant été tués ou mutilés. Les armes explosives peuvent avoir des effets durables, voire mortels, sur les enfants, y compris la perturbation des services essentiels à leur survie.

Dans de nombreux cas, les enfants sont l’objet de multiples violations graves de leurs droits. En 2020, par exemple, 37 % des enlèvements confirmés par les Nations Unies ont donné lieu au recrutement et à l’utilisation d’enfants par des forces et des groupes armés, de tels cas dépassant les 50 % en Somalie, en République démocratique du Congo et en République centrafricaine.

L’UNICEF exhorte toutes les parties engagées dans un conflit, y compris les 61 énumérées dans les annexes du rapport annuel du Secrétaire général de 2021 sur les enfants et les conflits armés, à s’engager à mettre en place des plans d’action formels et à prendre des mesures concrètes pour protéger les enfants. Cela comprend en premier lieu la prévention des violations graves, la libération des enfants des forces et des groupes armés, la protection des enfants contre les violences sexuelles, et l’arrêt des attaques contre des hôpitaux et des écoles.

Depuis 2005, seulement 37 de ces plans ont été signés par des parties engagées dans des conflits, un nombre incroyablement bas compte tenu des enjeux pour les enfants.

« Les enfants qui vivent en situation de guerre ne seront en sécurité que lorsque les parties engagées dans les conflits prendront des mesures concrètes pour les protéger et cesseront de commettre des violations graves de leurs droits. Alors que l’année 2021 se termine, j’appelle toutes les parties engagées dans des conflits à mettre fin aux attaques contre des enfants, à défendre leurs droits et à faire tout leur possible pour trouver des solutions politiques pacifiques à la guerre », a déclaré la directrice générale de l’UNICEF, Henrietta Fore
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Notes aux rédactrices et rédacteurs en chef :

Les six violations graves sont : le meurtre et la mutilation d’enfants; le recrutement et l’utilisation d’enfants par des forces et des groupes armés; les violences sexuelles infligées à des enfants; les attaques contre des écoles ou des hôpitaux; l’enlèvement d’enfants; et le refus de l’accès à l’aide humanitaire pour les enfants.

Apprenez-en plus sur le travail de l’UNICEF pour les enfants en zone de conflit ici.

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