Blogue invité d’UNICEF Kosovo


Hazir Krasniqi est un travailleur dévoué, père de cinq enfants. Sa famille et lui vivent dans le district de Roma Mahala à Mitrovica au Kosovo — où l’UNICEF aide à fournir le soutien de spécialistes pour 6100 enfants vulnérables et handicapés. Pour Hazir, l’éducation est l’une des bases qui contribuent à un meilleur avenir et c’est pourquoi il consacre tout son temps libre à passer du temps de qualité avec ses enfants à jouer, à rire, à chanter et à lire avec eux.

Hazir travaille pour une compagnie de services publics à Mitrovica Nord, mais il occupe aussi un second emploi comme électricien pour subvenir aux besoins de sa famille. Même s’il est un père très occupé, il semble toujours trouver le temps de s’occuper de ses enfants et de les aider à faire leurs devoirs et à apprendre leurs leçons.

« Quatre de mes enfants vont régulièrement à l’école, alors que ma plus jeune, Naida, âgée de quatre ans, fréquente un centre de développement de la petite enfance soutenu par l’UNICEF », raconte Hazir. « C’est mon père qui insistait sur l’importance de l’éducation et cet enseignement est resté gravé dans ma mémoire ».

Des psychologues collaborant avec Caritas Kosovo — un partenaire de mise en œuvre de l’UNICEF — font des visites hebdomadaires sur le terrain et travaillent directement avec les familles de Roma Mahala à Mitrovica, afin d’identifier les secteurs qui ont besoin de plus d’aide, y compris le soutien psychosocial, le développement et la stimulation des habilités cognitives, les capacités motrices et les aptitudes sociales, de même que l’autonomie et bien plus encore.

Selon une analyse de l’UNICEF menée dans 74 pays, les pères de presque 55 % des enfants de trois à quatre ans ne jouent pas et ne participent pas à des activités d’apprentissage préscolaire avec eux. La participation des parents est primordiale pour le développement des enfants. C’est pourquoi l’UNICEF et Caritas Kosovo s’efforcent de sensibiliser les parents de Roma Mahala à l’importance de participer à l’apprentissage préscolaire de leurs enfants.

Bien qu’il reste encore beaucoup de travail à faire, les résultats sont déjà concluants. Chaque année, de plus en plus d’enfants avec qui ils travaillent s’inscrivent à une école secondaire. La recherche a aussi démontré que les interactions positives avec les pères permettent aux enfants d’avoir, à long terme, une meilleure santé psychologique et une meilleure satisfaction à l’égard de la vie. Les enfants dont les pères participent à leur éducation au cours de leur enfance arrivent à l’école avec un plus grand nombre des qualités requises pour l’apprentissage. Ils sont plus patients, curieux et confiants.

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[UNICEF/2021/I.Trifunović]

En entrant dans la maison des Krasniqi, la fillette de quatre ans de Hazir, Naida, nous accueille en se cachant timidement derrière son père.  Mais en voyant le visage familier de Svetlana, une psychologue qui travaille avec Caritas, elle se précipite dans ses bras, lui fait un câlin et est prête à parler. Le surnom qu’elle utilise pour Svetlana est Tajna.

« Tajna m’apporte des jouets et ensuite nous jouons, nous apprenons les couleurs et les formes, et nous dessinons », explique Naida.

Quand on demande à Naida qui travaille avec elle quand Svetlana n’est pas là, elle répond sans hésitation « papa », avec un grand sourire.   

D’après son expérience, Svetlana note que dans la collectivité de Roma, la plupart des parents, surtout les pères, ne participent pas à l’éducation de leurs enfants, ce qui a comme conséquence l’abandon des études. « Cette famille est différente. Les deux parents participent réellement à l’éducation de leurs enfants », déclare-t-elle. 

Malheureusement, au cours des derniers mois, la COVID-19 a empêché Svetlana et ses collègues de travailler directement avec Naida et les autres enfants de la collectivité. Afin d’assurer qu’il n’y a pas de retard dans le développement des enfants, ils sont passés à l’école en ligne.

« Durant les cours en ligne, nous avons dû faire participer les parents plus qu’à l’habitude, et ensuite nous leur avons demandé de faire les devoirs avec leurs enfants pour voir si les enfants avaient fait des progrès. Pendant toute une semaine, nous avons fait le suivi de leur travail et Hazir a été choisi comme le parent de la semaine, étant celui qui a le plus travaillé avec son enfant », explique Svetlana.

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[UNICEF/2021/I.Trifunović]

Svetlana travaille maintenant avec Naida depuis un an et elle dit que Naida a fait beaucoup de progrès. « Naida est une bonne élève, qui collabore très bien, qui s’acquitte non seulement des tâches qui lui sont confiées, mais qui suggère parfois des sujets qu’elle aimerait apprendre. »

Au moment de quitter la famille Krasniqi, la meilleure amie de Naida, Amira âgée de trois ans est venue lui rendre visite. Comme Naida était déjà en train de dessiner, Hazir a profité de l’occasion pour enseigner aux deux fillettes à dessiner un rectangle parfait. Ce duo père-fille participe avec bonheur à des activités d’apprentissage, un modèle à suivre pour tous les autres pères de la collectivité.