Par Fatima Shahryar

District de Mirpur Khas, province du Sindh, Pakistan – le 2 septembre 2022 : Le jeune Mukesh, âgé de 11 ans, est rentré de l’école et a trouvé sa famille en état de choc et assise devant leur maison, ou du moins devant ce qu’il en restait. « La pluie avait emporté toute notre maison, y compris les portes », explique-t-il.

Mukesh est l’aîné de cinq enfants; son plus jeune frère vit avec un handicap. Sa famille, comme beaucoup d’autres, cherche refuge sous des tentes de fortune dans le village de Rajar, situé dans le district de Mirpur Khas de la province du Sindh, au Pakistan. La famille de Mukesh a tout perdu alors que des inondations sans précédent ont dévasté le pays.

« Mon père nous a dit que nous devions prendre la route, alors nous sommes venus ici et nous y sommes depuis un mois environ », explique Mukesh. Les journées dans le camp sont longues et épuisantes, et Mukesh est impatient de reprendre ses études. « J’avais l’habitude d’aller à l’école, mais il n’y a maintenant plus d’école, plus d’enseignants. J’étais en troisième année », dit-il en comptant lentement trois sur ses doigts. « Je voulais devenir médecin, car il n’y en a pas dans notre village et je pensais devenir le premier. »

Le père de Mukesh était l’unique soutien de la famille; il gagnait sa vie en vendant des fruits. Maintenant, il passe ses journées à chercher du travail, tandis que sa famille espère avoir un peu de répit dans le camp de fortune humide.

« Nous avions une petite maison où nous nous sentions en sécurité avec notre famille élargie. Maintenant, je m’inquiète pour la sécurité de mes enfants et je ne cesse de les appeler pour qu’ils restent plus près de la tente. Il y a de l’eau tout autour, et ils sont trop petits pour prendre soin d’eux-mêmes », déclare Kavita, la mère de Mukesh.

Outre le risque de noyade, l’eau contaminée autour du camp présente un risque d’épidémie de maladies d’origine hydrique, comme le choléra, la diarrhée, la dengue et le paludisme, sans parler des morsures de serpent.

Mukesh aide souvent sa mère en s’occupant de ses jeunes frères et sœurs et en les éloignant du danger. Ils jouent ensemble avec d’autres enfants du camp. Mais leurs rires innocents donnent une fausse image des circonstances tragiques qui les ont réunis ici. Et même dans ces petits moments de joie, Mukesh ne peut s’empêcher de penser à la vie qu’il avait avant toute cette tristesse, celle où il avait un rêve et faisait tout ce qu’il pouvait pour le réaliser. Maintenant, il ne peut qu’attendre et espérer que demain sera un jour meilleur.

Les opérations de secours et de sauvetage sont encore extrêmement difficiles à mener, de nombreuses routes étant en effet coupées en raison des eaux de crue. Malgré ces difficultés, l’UNICEF a procuré la semaine dernière des fournitures et des services d’urgence d’une valeur de plus de deux millions de dollars. Ces fournitures comprenaient notamment de l’eau potable, des comprimés de purification de l’eau, des trousses de produits et d’articles d’hygiène, des médicaments, des vaccins, des moustiquaires, et des aliments thérapeutiques et suppléments alimentaires pour les enfants, les femmes enceintes et celles qui allaitent.

Il faut beaucoup plus pour aider les enfants et les familles déplacés en raison des inondations à surmonter les difficultés causées par cette catastrophe climatique dans le cinquième pays le plus peuplé du monde.


Au Pakistan, l’UNICEF travaille en collaboration avec des partenaires pour aider les enfants et les familles. Dans les mois à venir, nous comptons leur apporter une aide indispensable, y compris du matériel médical, des médicaments et des vaccins essentiels à la survie, des trousses d’obstétrique, de l’eau potable et des produits et articles d’assainissement et d’hygiène, des aliments thérapeutiques et des suppléments alimentaires, des centres d’apprentissage temporaires et des trousses éducatives.


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