Par Veronica Houser

Gulabea a été réveillée en sursaut par le poids de toute sa maison sur son petit corps. Quelques heures auparavant, elle dormait paisiblement, pelotonnée à côté de sa sœur Mahgol, âgée de 10 ans.

Mais cette nuit-là, un séisme de magnitude 5,9 a secoué son village situé dans le district de Gayan, rasant des quartiers entiers et éradiquant les moyens de subsistance qui dépendaient d’entreprises et de magasins détruits.

A girl looks directly into a camera, a magenta scarf is around her, her hands are folded over her knees.
Gulabea a été piégée pendant cinq heures sous les décombres de sa maison lorsqu’un tremblement de terre a frappé l’est de l’Afghanistan fin juin. [UNICEF/UN0662324/Bidel]

Gulabea est restée piégée pendant cinq heures sous des pierres, des poutres de bois, des briques et de la boue avec ses frères, ses sœurs et ses parents. C’était plus traumatisant que ce qu’un enfant de sept ans ne devrait supporter.

« Je pensais que je rêvais, que je tremblais. Mais je me suis réveillée au bruit terrible du toit qui s’effondrait. Je sentais que je me trouvais dans un endroit très étroit et je ne pouvais pas bouger », se souvient-elle.

« J’étais terrifiée », ajoute-elle en chuchotant.

A man pushes a wooden column up in the rubble of a home
Gulabea est restée piégée pendant cinq heures sous sa maison effondrée. La maison a été détruite après le tremblement de terre dans le sud-est de l’Afghanistan, mais ce n’est pas le pire de la tragédie. [UNICEF/UN0662316/Bidel]

Le père de Gulabea, Matekhan, semble hagard. Il se souvient s’être senti impuissant lorsque le séisme a ravagé sa communauté et l’a dépossédé.

« Lorsque le tremblement de terre s’est produit, il était environ 1 h du matin, et nous dormions. J’ai senti une secousse et j’ai voulu me lever, mais le toit s’est effondré sur moi et ma famille », raconte-t-il.

A girl wrapped in a large red scarf sits on the floor of a tent with her head turned back to look at the camera. Around her are other women sitting in a group.
Gulabea se rapproche et se blottit sous son écharpe, assise avec sa famille dans la tente qu’elle appelle maintenant sa maison. Après que le séisme de Paktika a détruit sa maison, c’est tout ce qui lui reste. [UNICEF/UN0662337/Bidel]

Gulabea tremble. Sa voix tremble. Elle étreint son corps comme si elle essayait de disparaître en elle-même.

« Lorsque j’étais coincée sous la maison, j’ai cherché la main de ma sœur à côté de moi. Ses mains étaient froides, mais je n’arrêtais pas de l’appeler doucement : ‘Que t’est-il arrivé, Mahgol?’ Et elle n’a pas répondu. »

Au bout de cinq heures, les voisins ont réussi à sortir Gulabea et sa famille des décombres.

« On m’a sortie de sous les chevrons, et j’ai vu une couverture blanche jetée sur ma sœur. J’avais peur et je tremblais, et mon père m’a serrée dans ses bras. »

La sœur aînée de Gulabea, Mahgol, âgée de 10 ans, est décédée dans l’effondrement.

Gulabea vit maintenant sous une tente avec son père, sa mère et ses frères et sœurs. Leur maison a disparu, ainsi que la plupart de leurs biens.

« Tout ce que nous possédions a disparu. Même nos vaches et nos moutons sont morts. Nous avons toujours peur que le tremblement de terre se reproduise », dit Matekhan.

A man sits on a woven bed with an infant next to him. They are looking at each other, behind them is a tent, like a makeshift shelter, with belongings lying in sacks and piles.
Sous la tente où ils vivent maintenant, le père de Gulabea, Matekhan, s’occupe de son petit frère Erfankhan, âgé de 9 mois, qui a également survécu au séisme. Quelques couvertures, un lit de camp et les vêtements qu’ils portent sont tout ce qui reste de leur maison. [ [UNICEF/UN0662331/Bidel]

Une lourde atmosphère de perte accable la famille. Gulabea, terrifiée et comprenant à peine ce qui s’était passé, a été prise d’une forte fièvre après le tremblement de terre. Les seuls soins de santé auxquels elle pouvait avoir accès dans le district sont les cliniques mobiles que l’UNICEF soutient et auxquelles il procure des fournitures médicales, des tentes où les personnes malades et blessées peuvent se faire soigner, et du personnel médical qualifié.

L’UNICEF soutient également quatre espaces adaptés aux enfants dans les districts touchés par le tremblement de terre, où les enfants peuvent trouver des jouets, des amis pour les réconforter, des intervenantes et intervenants formés, et des travailleuses et travailleurs sociaux pour les aider à surmonter leur traumatisme.

Le traumatisme de Gulabea est évident. Quand elle essaie de parler du séisme, elle se rapproche, regarde ailleurs. Elle a du mal à répondre avec plus d’un mot.

« La nuit, je ne peux pas dormir. J’ai peur qu’un autre tremblement de terre se produise et que nous mourrions », dit-elle doucement.

« Ma sœur me manque et j’ai très peur. »


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