Des milliers d’enfants continuent à être utilisés dans les conflits à l’est de la République Démocratique du Congo (RDC). Selon les dernières estimations, on estime à 10000 le nombre d'enfants associés à l'un des plus de 140 groupes armés opérant sur le territoire congolais. Dans un centre de transit et d’orientation à Goma, 26 jeunes espèrent pouvoir retrouver prochainement leur famille. Tous étaient anciennement associés à des groupes armés et racontent la vie « là-bas ».

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« J’ai été soldat pendant un an. J’ai vu des choses terribles, surtout les tueries de gens. Quand on s’installait dans un village alors on pouvait prendre une femme, sans donner de dote. »

Kataberka*, 16 ans

Le recrutement et l'utilisation d'enfants est une réalité complexe et à multiples facettes. La pauvreté extrême des familles demeure une cause profonde et l’un des facteurs qui contribuent au recrutement des enfants au sein des groupes armés.

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« J’avais 12 ans quand je me suis enrôlé volontairement car je n’avais plus de parents et c’était difficile de vivre seul si jeune. J’ai tué des militaires, des civils et j’ai pillé des villages pour emporter les chèvres et d’autres biens. »

Bihirwa*, 17 ans

Séparés de leurs familles, les enfants sont privés de leur droit à l’éducation et exposés à des traumatismes physiques et émotionnels importants. Ils risquent également d'être victimes d’autres violations graves des droits de l'enfant.

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« J’ai compris que si je fuyais, ils allaient me tuer et c’est pour ça que je suis resté avec eux. Je regrette beaucoup le temps que j’ai perdu car les gens avec qui j’étais à l’école ont maintenant des diplômes mais moi je n’ai rien.»

Remeka*, 17 ans

Les enfants qui ont été associés à des groupes armés ont besoin d'un soutien et d'une assistance à long terme pour se remettre des traumatismes et de la violence, et pour se réintégrer au sein des communautés et des familles.

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« On les a ligotés puis avec une machette on leur coupait le cou. J’ai fait cela parce que si vous ne tuez pas, c’est vous qui serez tué. J’ai fait beaucoup de cauchemars et j’en fait encore aujourd’hui. »

Luutu*, 16 ans

Traumatisés par l'expérience qu'ils ont vécue, ces enfants peinent à retrouver une vie normale et font souvent face à la stigmatisation et le rejet de leurs familles et communautés.

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« J’étais toujours avec d’autres enfants et le commandant a dit qu’il fallait nous apprendre à manier les armes. Je regrette tout cela. Dans mon village plus personne ne veut de moi car j’ai été dans les groupes armés. »

Muderwa*, 14 ans

En 2021, l'UNICEF a aidé plus de 3.400 enfants précédemment associés à des groupes armés à retrouver leur famille, à se réintégrer dans la communauté et à recevoir un soutien psychosocial.

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« J’avais une kalachnikov, la guerre c’est la guerre, et s’il fallait tuer on tuait. Quand j’ai vu des gens mourir, j’ai réalisé qu’il fallait que je m’enfuie pour retourner à l’école. Aujourd’hui, j’aimerais étudier à nouveau pour faire du commerce. »

Batakomerwa*, 17 ans

Avec l’appui de l’UNICEF, les enfants sortis des groupes armés bénéficient d'une prise en charge temporaire et de services de protection, d'un accès aux services de santé, d'une éducation, d'un soutien psychosocial et d’opportunités de réintégration. Ces programmes sont essentiels pour aider les enfants à surmonter les traumatismes et la violence. Sans la disponibilité d'un financement prévisible à long terme, ils ne peuvent être réalisés.