Saviez-vous que dans de nombreuses régions du monde, le début des règles peut pousser les adolescentes à abandonner l’école? Comment expliquer cette situation? Et que peut-on faire pour aider les adolescentes à rester à l’école?

En Afrique subsaharienne, près de 40 % des adolescentes ne sont pas scolarisées. Éliminer les obstacles empêchant les filles d’avoir accès à une éducation et aider les filles à atteindre leur plein potentiel sont des moyens pour faire en sorte que les filles restent plus longtemps à l’école, réduire les taux de mariage d’enfants et de mortalité maternelle et aider les communautés à prospérer.

C’est pourquoi le gouvernement canadien s’est engagé à accroître le soutien accordé aux femmes, aux adolescentes, aux adolescents, aux enfants et aux nouveau-nés dans le monde entier au cours des dix prochaines années.

« Cette décision est une occasion pour le Canada de défendre les droits des millions de femmes et d’enfants qui luttent chaque jour pour obtenir les soins de santé les plus élémentaires », affirme Rowena Pinto, la chef des programmes à UNICEF Canada. « Les dirigeants du monde entier doivent comprendre qu’il est essentiel d’assurer aux filles l’accès à des soins de santé de qualité dès la naissance pour parvenir à l’égalité des sexes. »

UNICEF Canada s’est également engagé de son côté à changer la vie des filles en éliminant les obstacles à l’éducation, dans le cadre du mandat mondial de l’UNICEF visant à faire valoir les droits de tous les enfants. C’est dans cette optique qu’UNICEF Canada a lancé la campagne À toute épreuve, qui vise à recueillir des fonds pour l’éducation des filles en Afrique subsaharienne.

L’un des quatre pays où la campagne À toute épreuve est actuellement à l’œuvre est l’Ouganda, où UNICEF Canada s’emploie à éliminer les obstacles à l’éducation des filles et des jeunes femmes, ainsi qu’à sensibiliser les étudiantes et les étudiants à la gestion de l’hygiène menstruelle.

Aller à l’école, malgré les obstacles.

Gloria est une dynamique élève de 16 ans qui étudie à l’école secondaire, en Ouganda. Dans un sketch interprété devant ses camarades de classe, elle démontre comment les garçons ridiculisent les filles de l’école lorsque le sang de leurs menstruations traverse leur uniforme. En raison de ces moqueries et de la stigmatisation qui existe autour des règles, plusieurs filles abandonnent l’école, trop embarrassées et timides pour y retourner. D’autres manquent l’école une semaine par mois et prennent tant de retard dans leurs études qu’elles croient ne jamais pouvoir le rattraper.

Malgré les défis que lui posent ses menstruations, Gloria demeure incroyablement motivée à continuer d’aller à l’école. La création de « clubs de santé » pour garçons et filles, dirigés par des membres du personnel enseignant spécialement formés, permet aux élèves comme Gloria d’accéder à un espace sûr et accueillant. Elles reçoivent des conseils pour mieux gérer leurs menstruations, demeurer en santé et se soutenir mutuellement tout en contribuant à éliminer la stigmatisation autour des règles. Maintenant que Gloria bénéficie d’un endroit où aller et échanger avec ses pairs, elle se sent respectée et continue d’aller à l’école. Ces clubs constituent l’aspect social du changement : une façon de changer le cœur et l’esprit des communautés pour qu’elles soutiennent mieux les filles, et préviennent ainsi le décrochage.

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eau, assainissement et hygiène (EAH)

L’aspect social ne suffit pas à inciter les filles à fréquenter l’école. Il faut également des infrastructures, ce que bien des élèves, ici, au Canada, tiennent pour acquis.

Dans certaines communautés et certaines écoles en Ouganda, la campagne À toute épreuve soutient la construction de nouvelles pompes à eau alimentées à l’énergie solaire et de robinets pour les élèves (de même que des robinets séparés pour la communauté). Des latrines accessibles et des salles de bain avec lavabos, qui permettent aux filles de se laver et de changer leur serviette en toute dignité, sont aussi installées. Les nouvelles constructions ou rénovations dans ces écoles profitent aux garçons et aux filles, mais les clubs de santé permettent aux garçons de mieux comprendre pourquoi de tels changements sont nécessaires afin d’aider les filles à continuer d’aller à l’école.

Job, un garçon âgé de 12 ans et co-président du club de santé affirme que « parce que nous avons des latrines pour les filles, la salle de bain et les serviettes réutilisables, les filles peuvent maintenant rester à l’école, et c’est plus amusant lorsqu’il y a des filles. »

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La possibilité d’avoir un avenir meilleur

Une fois le contexte social amélioré et les infrastructures mises en place, davantage d’élèves restent en santé et un plus grand nombre de filles reçoivent l’aide nécessaire pour prendre soin de leurs règles et poursuivre leur éducation. Grâce aux projets d’UNICEF Canada en Ouganda, les menstruations ne sont plus vues comme un enjeu exclusivement réservé aux filles et aux femmes, mais plutôt comme un enjeu collectif qui requiert une solution communautaire. Il s’agit d’un changement important qui, accompagné d’un soutien continu, conduira à un avenir pavé de meilleures possibilités pour les filles.

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