Alyson Schafer (www.alysonschafer.com)

Mahatma Gandhi a dit un jour : « On peut juger de la grandeur d’une nation par la façon dont les animaux y sont traités ». Gardant cela à l’esprit, nous ne devons pas oublier que les enfants font partie des membres les plus vulnérables de la société et qu’il est de notre devoir et de notre responsabilité de veiller au bien-être des enfants canadiens.

Le Bilan Innocenti 11 de l’UNICEF, qui compare le bien-être des enfants dans les pays riches, révèle que les enfants canadiens figurent parmi les enfants les moins heureux, et que cette situation continue de se détériorer. De plus, le bilan indique que le Canada se classe maintenant 24e sur 29 pays en ce qui concerne la satisfaction des jeunes à l’égard de leur propre vie. Pire encore, les enfants canadiens arrivent 25e sur 28 pays industrialisés en ce qui a trait à la qualité de leurs relations avec leurs parents et leurs pairs.

Étant donné que l’un des piliers de la santé mentale est l’établissement d’un sentiment d’appartenance et la création de liens, il n’est pas étonnant qu’à mesure que se dégradent ces relations clés, des problèmes de santé mentale surgissent.

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Les intervenants et intervenantes en santé mentale rapportent actuellement une énorme hausse des cas d’anxiété et de dépression chez les enfants. Par exemple, les troubles anxieux touchent 25 % des enfants âgés de 13 ans à 18 ans, et le suicide est maintenant la deuxième cause de décès chez les adolescentes et les adolescents aux États-Unis. Étant donné que 70 % des problèmes de santé mentale chez les adultes prennent racine lors de l’enfance et l’adolescence, et qu’une personne sur cinq souffrira d’un problème de santé mentale au cours de sa vie, nous devrions tous et toutes nous sentir concernés.

Nos enfants, qui représentent la prochaine génération, ne se portent pas très bien. En tant qu’adultes responsables, nous avons le devoir et l’obligation de remédier à la situation. Nous devons poser les questions qui dérangent, faire des recherches, trouver des réponses et résoudre les problèmes qui sont responsables de la piètre santé mentale de nos enfants. Il est temps d’arrêter de s’inquiéter et d’agir.

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À titre d’éducatrice auprès de parents, et de conseillère familiale, je suis forte d’une expérience de 20 ans auprès des familles. J’aimerais vous faire part, dans un ordre arbitraire, de mes points de vue sur la façon dont nous pouvons faire avancer les choses :

  1. Nous devons encourager chaque parent à suivre un cours sur le rôle parental. L’éducation prénatale étant maintenant considérée comme la norme, ce devrait être de même pour les cours sur le rôle parental après la naissance. Il ne devrait y avoir aucune stigmatisation liée au désir de vouloir en apprendre davantage sur le développement de l’enfant et l’orientation infantile.
  2. Nous devons changer notre attitude sur le plan culturel et miser sur une éducation de la personnalité afin d’élever des enfants qui auront un profond sens moral plutôt que de mettre l’accent sur l’importance de se dépasser en ayant de bonnes notes à l’école, d’obtenir du succès et de se tailler une place enviable sur le marché du travail.
  3. Nous devons prioriser nos valeurs et réaffirmer notre détermination à investir du temps et à accorder une plus grande attention à nos familles et à nos communautés. Nous devons dépenser moins d’énergie à des distractions inutiles comme les téléphones cellulaires ou d’autres technologies envahissantes.
  4. Nous devons arrêter d’attribuer des pathologies aux enfants en nous servant des définitions rigides du nouveau Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5). La plupart des associations de conseillers se réfèrent maintenant plutôt à l’Organisation mondiale de la Santé.
  5. Nous devons éliminer les devoirs; il a été prouvé que, dans les faits, les devoirs nuisent à l’apprentissage, et ils empiètent sur le temps de qualité en famille, ce qui crée des conflits.
  6. Nous devons prévoir des formations sur la discipline positive pour le personnel enseignant.
  7. Nous devons financer des campagnes visant à lutter contre l’intimidation dans toutes les écoles.
  8. Nous devons nous joindre au mouvement Une jeunesse et signer l’engagement.

Et, enfin… nous devons maintenir un dialogue ouvert.

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Alyson Schafer, B.Sc. MA Counselling

Alyson  Schafer est l’une des expertes en relations parentales les plus éminentes au Canada. Elle est thérapeute familiale en pratique clinique à Toronto et a publié trois livres à succès sur le rôle parental : Breaking the Good Mom Myth, Honey, I Wrecked The Kids et Ain’t Misbehavin’.

Elle est l’experte-résidente en relations parentales pour des émissions ou des chaînes populaires comme : The Marilyn Denis Show, Global Morning, The Parenting Show et CBC radio. Elle est également l’experte-résidente en relations parentales pour HuffPost Canada. Alyson fait part de ses réflexions profondes d’une manière que les parents surchargés d’aujourd’hui peuvent facilement comprendre et appliquer immédiatement. Elle favorise un style de rôle parental ferme, mais amical et « démocratique », et offre des solutions pratiques étayées par des recherches exhaustives et ses 20 années d’expérience auprès des familles.


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