Chaque année, quatre millions de jeunes filles sont exposées au risque de mutilation génitale féminine (MGF), et ce, en général avant l’âge de 15 ans. D’importants progrès ont été réalisés pour éliminer cette pratique néfaste, mais nous devons intensifier et accélérer nos efforts pour y mettre fin pour de bon. 

1. En quoi consistent les mutilations génitales féminines? 

Les MGF sont des interventions visant à modifier ou à endommager les parties génitales d’une femme ou d’une fille, sans raison médicale. Il s’agit le plus souvent d’une ablation totale ou partielle des organes génitaux externes. Les MGF constituent une violation des droits fondamentaux des filles et des femmes. 

2. Pourquoi les mutilations génitales féminines existent-elles?

Dans de nombreux pays ayant recours à cette pratique, les MGF constituent une norme sociale profondément ancrée qui trouve son origine dans l’inégalité de genre, mais dans la réalité les raisons varient grandement. 

Dans certains cas, il s’agit d’un rite de passage vers la vie de femme, dans d’autres, c’est une façon de limiter la sexualité de la femme. De nombreuses communautés pratiquent les MGF car elles sont convaincues que celles-ci permettront aux filles de faire un bon mariage ou de préserver l’honneur de la famille. D’autres l’associent à des croyances religieuses, même si aucun texte sacré ne prône une telle pratique. 

3. Pourquoi les mutilations génitales féminines posent-elles des risques pour les filles et les femmes?

Les MGF ne présentent aucun avantage pour la santé des filles et des femmes et ont souvent des conséquences physiques et psychologiques à long terme. Cette pratique peut entraîner des complications médicales, telles que des douleurs intenses, des saignements prolongés, des infections ou une infertilité, et même provoquer le décès. Elle peut également accroître les risques de transmission du VIH.

Les femmes ayant subi une MGF peuvent être victimes de complications lors de l’accouchement, notamment une hémorragie post-partum, une mortinatalité ou un décès néonatal précoce.

Cette pratique a également des conséquences psychologiques : les filles risquent de ne plus faire confiance aux personnes qui s’occupent d’elles ou d’être en proie à des sentiments d’anxiété et de dépression tout au long de leur vie.

4. Les mutilations génitales féminines sont-elles répandues?

Bien qu’à l’échelle mondiale le nombre exact de victimes de MGF reste inconnu, au moins 200 millions de filles et de femmes âgées de 15 à 49 ans et originaires de 31 pays ont subi une MGF. 
 
Des progrès considérables ont été réalisés au cours des 30 dernières années pour éliminer cette pratique. Dans de nombreux pays, les jeunes filles sont moins exposées à ce risque aujourd’hui que l’était leur mère ou leur grand-mère. 

Cependant, les progrès ne sont pas universels ni suffisamment rapides. Dans certains pays, cette pratique est tout aussi courante aujourd’hui qu’elle l’était il y a 30 ans. Plus de 90 % des femmes et des filles en Guinée et en Somalie subissent une forme ou une autre de mutilation génitale ou d’excision.

Si nous voulons éradiquer les MGF d’ici 2030, nous devons progresser au moins 10 fois plus rapidement.

5. Comment cette pratique évolue-t-elle?

Dans de nombreux pays, les MGF sont de plus en plus effectuées par des professionnels de la santé qualifiés, ce qui constitue une violation du principe de base du serment d’Hippocrate de « ne pas faire de mal ». Cependant, la médicalisation de cette pratique ne la rend pas plus sûre, étant donné qu’elle consiste toujours à retirer et à endommager des tissus sains et normaux et qu’elle entrave le fonctionnement naturel de l’organisme féminin.

Au lieu d’éliminer les MGF, certaines communautés les pratiquent désormais dans la clandestinité, ce qui signifie que les filles sont excisées plus jeunes dans le plus grand secret.

Toutefois, de plus en plus de personnes s’opposent à cette pratique. Dans les pays touchés, 7 filles et femmes sur 10 pensent que les MGF doivent cesser. Au cours des deux dernières décennies, le nombre d’opposantes à cette pratique a doublé.

6. Que fait l’UNICEF pour mettre fin aux mutilations génitales féminines?

L’élimination des MGF requiert une action à de nombreux niveaux, notamment la participation des familles et des communautés, la mise en place de services de protection et de soins pour les femmes et les filles, des mesures législatives ainsi qu’un engagement politique à l’échelle locale, régionale, nationale et internationale.

L’UNICEF et le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) dirigent conjointement le plus vaste programme mondial visant à mettre fin aux MGF. Ce programme soutient les lois et politiques de tolérance zéro et collabore avec les professionnels de la santé pour éliminer cette pratique et fournir des soins aux femmes et aux filles qui en ont été victimes.

Pour faire évoluer les normes sociales, nous travaillons avec les communautés afin de discuter ouvertement des bienfaits associés à l’élimination des MGF et de construire une véritable opposition contre cette pratique. 

7. Quelle forme de soutien le gouvernement du Canada apporte-t-il à des organismes comme l’UNICEF?

Le Canada s’est engagé à aider des organismes comme l’UNICEF et à les financer dans le cadre de leurs efforts pour mettre fin aux MGF, ainsi qu’à d’autres formes de violence fondée sur le genre, partout dans le monde.

En 2018, la ministre du Développement international de l’époque, Marie-Claude Bibeau, déclarait : « À l’échelle mondiale, le Canada se sert de sa nouvelle Politique d’aide internationale féministe pour lutter contre des taux élevés inacceptables de mutilations génitales féminines et d’autres formes de violence fondée sur le genre.

Pour mettre fin aux mutilations génitales féminines, il faut une mobilisation, du leadership et des mesures concrètes à tous les niveaux. Il est crucial que nous soutenions les projets dans lesquels les femmes et les filles sont consultées et qui les font participer, parce qu’elles sont les mieux placées pour exposer les défis auxquels elles font face et pour remettre en question le statu quo. »

8. Quels sont les effets du travail de l’UNICEF?

Depuis la création du programme conjoint de l’UNICEF et du FNUAP en 2008, 13 pays ont adopté des lois interdisant les MGF à l’échelle nationale. Le programme a également permis de mettre en place des services de prévention, de protection et de traitement. Rien qu’en 2018, près de sept millions de personnes dans 19 pays ont participé à des activités de sensibilisation, de discussion et de mobilisation sociale en faveur de l’élimination des MGF.