Un approvisionnement fiable en eau potable apporte une nouvelle vie au peuple de la RDP Lao

À l’UNICEF, nous savons qu’une source fiable d’eau potable ne sert pas qu’à étancher la soif; elle permet aussi de sauver des vies, de réduire le nombre de cas de maladies, d’assurer de meilleurs services de soins de santé et de renforcer les activités économiques à l’échelle du pays. Plus important encore, elle permet de briser le cycle de la pauvreté duquel sont prisonnières tant de personnes ayant de la difficulté à survivre, particulièrement les enfants. Dans le cadre de notre initiative Pour la survie des enfants, l’UNICEF œuvre dans plus de 90 pays du monde entier afin d’améliorer l’approvisionnement en eau dans les écoles et les communautés, promouvoir de saines pratiques d’hygiène et générer un sentiment de responsabilités et de possibilités afin de faire en sorte que les enfants puissent non seulement survivre, mais aussi se développer jusqu’à l’âge adulte. La République démocratique et populaire lao est l’un de ces pays visés.

Dans certains endroits du monde, les enfants doivent porter de lourdes responsabilités sur leurs épaules. Âgé de douze ans seulement, Sinsai commençait chacune de ses journées par monter jusqu’en haut des collines : il devait traverser les rizières pour atteindre la source qui constituait le seul point d’eau potable de son village. Tendant ses maigres petits bras, il apportait deux seaux d’eau à sa mère deux ou trois fois par jour, auquel s’ajoutait un trajet pour fournir de l’eau à son école. « À l’école, explique-t-il, chaque élève doit aller chercher de l’eau pour boire, mais aussi pour l’utiliser dans les toilettes et le jardin de l’école. »

Pour la population du village de Keung, en République démocratique et populaire lao, combler les besoins en eau de la communauté a représenté une dure épreuve pour aussi loin qu’ils se souviennent. La tâche monopolisait les enfants du village, posait un risque pour la santé des personnes âgées plus vulnérables et réduisait la productivité et le développement du village dans son ensemble.

Heureusement, tout cela a changé en octobre 2010. Les fonds fournis par le Comité national du Japon et la société japonaise AEON ont permis d’améliorer l’accès à de l’eau potable et les systèmes d’assainissement pour les trois provinces du pays, notamment le village de Keung. Le nouveau système de distribution d’eau alimenté par gravité du village recueille l’eau des sources situées au sommet des montagnes et l’achemine jusqu’à un réservoir, d’où elle est distribuée vers les robinets qui fournissent de l’eau potable à trente maisons du village.

Fait remarquable, le nouveau système a fait naître un nouvel esprit communautaire : l’initiative n’a pas simplement fourni un approvisionnement en eau potable, elle a aussi amené les villageois et les villageoises à jouer un rôle plus actif dans le développement de leur village. La population contrôle désormais son nouveau système d’approvisionnement en eau et est entièrement responsable de sa future extension et durabilité. Lorsqu’il devient nécessaire d’accroître ce système d’approvisionnement, les villageois et les villageoises de Keung organisent une réunion pour discuter de la meilleure source d’eau potable et de sa facilité d’accès. La construction peut ensuite commencer, construction qui nécessite presque uniquement les matériaux locaux disponibles tels que le sable, le bois et la pierre. L’UNICEF contribue au soutien technique et fournit les matériaux particuliers comme le béton et les tuyaux en polyéthylène. 

On peut facilement observer les résultats très positifs de l’initiative : le village de Keung bénéficie désormais d’une source d’eau potable, la productivité a augmenté et un nouveau sentiment communautaire et d’autosuffisance s’est créé. Le côté pratique du nouveau système

d’approvisionnement en eau par des robinets signifie que le fardeau de la collecte de l’eau n’existe plus. Les enfants comme Sinsai n’ont plus à passer des heures à faire ce travail épuisant de porteur d’eau de la source jusqu’au village. Au lieu de cela, Sinsai a retrouvé la possibilité de vivre une vie d’enfant, soit de se concentrer sur ses études et de passer plus de temps en famille ou à s’amuser avec ses amis, comme n’importe quel enfant ordinaire.

Photographies de l’article

UNICEF Lao PDR/2011/Tattersall