Bangladesh : les changements climatiques menacent la vie et l’avenir de plus de 19 millions d’enfants
Mis en ligne : 2019/04/05

Un rapport de l’UNICEF appelle à une action urgente pour assurer la sécurité des enfants et atténuer les répercussions des changements climatiques sur les services essentiels.

GENÈVE/DHAKA/NEW YORK, le 5 avril 2019 – Des inondations dévastatrices, des cyclones et d’autres catastrophes environnementales liées aux changements climatiques menacent la vie et l’avenir de plus de 19 millions d’enfants au Bangladesh, a déclaré aujourd’hui l’UNICEF.  

Dans un nouveau rapport, l’UNICEF affirme que, bien que les Bangladais aient développé une admirable résilience, il est urgent d’accroître les ressources et d’élaborer des programmes novateurs pour éviter les dangers que représentent les changements climatiques pour les plus jeunes citoyens du pays.  

« Les changements climatiques aggravent la menace environnementale à laquelle sont confrontées les familles des communautés les plus pauvres du Bangladesh. Les changements climatiques les rendent incapables de s’assurer que leurs enfants sont correctement logés, nourris, en bonne santé et scolarisés », affirme la directrice générale de l’UNICEF, Henrietta Fore, qui a visité le Bangladesh au début du mois de mars 2019. « Au Bangladesh et dans le monde entier, les changements climatiques risquent de réduire à néant bon nombre des progrès que les pays ont réalisés en matière de survie et de développement de l’enfant. 

Le rapport, intitulé A Gathering Storm: Climate change clouds the future of children in Bangladesh, souligne que la topographie plate du Bangladesh, la densité de sa population et la faiblesse de ses infrastructures rendent le pays particulièrement vulnérable aux fortes conséquences imprévisibles que les changements climatiques accentuent. La menace se fait sentir depuis les basses terres du nord du pays, qui sont sujettes aux inondations et à la sécheresse, jusqu’à ses côtes ravagées par les tempêtes le long du golfe du Bengale. 

À la lumière d’entretiens avec des familles, des leaders communautaires et des représentants du gouvernement, l’UNICEF affirme qu’une combinaison d’événements climatiques extrêmes (inondations, ondes de tempête, cyclones et sécheresses) et de phénomènes à long terme directement liés aux changements climatiques (tels que la montée du niveau de la mer et l’intrusion d’eau salée) pousse les familles à vivre dans la pauvreté et à se déplacer. Ce faisant, l’accès des enfants à l’éducation et aux services de santé est gravement perturbé.  

Environ 12 millions des enfants les plus touchés vivent aux alentours des puissants réseaux fluviaux qui traversent le Bangladesh, lesquels sortent régulièrement de leur lit. La plus récente inondation majeure de la rivière Brahmapoutre en 2017 a inondé au moins 480 cliniques de santé communautaires et endommagé quelque 50 000 puits tubulaires, des infrastructures essentielles pour répondre aux besoins en eau potable des communautés.  

De plus, 4,5 millions d’enfants vivent dans des zones côtières régulièrement frappées par de puissants cyclones, dont près d’un demi-million d’enfants réfugiés rohingyas qui vivent dans des abris fragiles en bambou et en plastique.  
Trois autres millions d’enfants vivent à l’intérieur des terres, où les communautés agricoles souffrent de plus en plus de périodes de sécheresse. 

Le rapport indique que les changements climatiques représentent l’un des principaux facteurs poussant les Bangladais plus démunis à abandonner leur maison et leur communauté, et à tenter de reconstruire leur vie ailleurs. Beaucoup se rendent à Dhaka et dans d’autres grandes villes, où les enfants risquent d’être poussés à travailler dans des conditions dangereuses ou forcés à se marier précocement. Le rapport cite des recherches révélant que le Bangladesh compte déjà 6 millions de migrants climatiques, chiffre qui pourrait plus que doubler d’ici 2050.  

« Lorsque les familles abandonnent leur foyer à la campagne à cause des changements climatiques, les enfants perdent effectivement leur enfance », précise Edouard Beigbeder, un représentant de l’UNICEF au Bangladesh. « Ils doivent alors face aux dangers et aux privations dans les villes, et sont souvent forcés d’aller travailler malgré le risque d’exploitation et de mauvais traitements. » 

L’UNICEF souligne que depuis le début des années 90, l’investissement et les mesures prises – tant dans le cadre de programmes de préparation aux catastrophes qu’à ceux liés à la réduction des risques – ont rendu les communautés vulnérables du Bangladesh plus résistantes aux dangers des chocs climatiques. Par exemple, on rapporte une réduction considérable du taux de mortalité causé par les cyclones au cours des dernières décennies.  

Le rapport appelle la communauté internationale et les autres partenaires à soutenir le gouvernement dans la mise en œuvre d’une série d’initiatives visant à protéger les enfants des effets des changements climatiques. Par exemple, l’UNICEF et d’autres partenaires font la promotion d’une technologie qui aide les communautés côtières à protéger leurs réserves vitales d’eau potable contre l’intrusion d’eau salée de la mer. Le système – connu sous le nom de Managed Aquifer Recharge – fonctionne dans environ 75 communautés et est prêt à être déployé à plus grande échelle.  

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