Mis en ligne : 2020/12/11

FLORENCE/NEW YORK/TORONTO, 11 décembre 2020 – Le taux de pauvreté chez les enfants dépassera les niveaux atteints avant la COVID pendant au moins cinq ans dans les pays à revenu élevé. Pourtant, selon un nouveau rapport de l’UNICEF, au cours de la première vague de la pandémie, seulement 2 pour cent de l’aide financière fournie par le gouvernement des pays de l’OCDE et de l’UE a été consacrée aux enfants et aux familles qui élèvent des enfants.

Venir en aide aux familles et aux enfants après la COVID-19 : La protection sociale dans les pays à revenu élevé – étude réalisée par le Bureau de la recherche de l'UNICEF-Innocenti - explore la manière dont les répercussions sociales et économiques de la pandémie ont touché les enfants; les premières réponses des gouvernements à la crise et comment les politiques publiques pourraient être optimisées pour mieux soutenir les enfants et limiter les inégalités croissantes.

« Les enfants ne peuvent pas être tenus comme étant responsables de la pandémie ou du ralentissement économique, et ils ne devraient pas payer le prix fort de la reprise. Au Canada, nous devons veiller à ce que les notions de bien-être et d’égalité soient intégrées aux mesures de relance liées à la COVID-19 », dit David Morley, le président et chef de la direction d’UNICEF Canada. « Les gouvernements doivent à tout prix empêcher que l'austérité n’ait une incidence sur les prestations et services existants pour les enfants et les familles et doivent investir davantage pour leur assurer un meilleur avenir. Le montant d’aide financière actuellement allouée aux enfants et aux familles ne correspond pas à la gravité des risques auxquels sont confrontés les enfants, surtout les enfants les plus marginalisés et leurs familles, puisque les plus démunis seront les plus durement touchés ».

Au Canada, beaucoup d’enfants et de jeunes faisaient déjà face à d'énormes défis avant la pandémie. Juste avant l’arrivée de la pandémie de COVID-19, le Canada se classait au 30e rang des 38 pays de l’UE et de l’OCDE en ce qui a trait au bien-être de l’enfant. Environ un enfant sur cinq au Canada vivait dans la pauvreté. Le Canada ne dépensait qu’approximativement les deux tiers de ce que des pays comparables dépensaient pour les enfants et les familles avant la COVID-19, et ce, en dépit du fait que ses dépenses liées à la pandémie surpassaient celles de plusieurs pays similaires.

Dans les pays à revenu élevé, un montant sans précédent de 10,8 trillions $ US a été dépensé dans la lutte contre la COVID-19 du mois de février jusqu’à la fin du mois de juillet 2020. Le rapport indique qu’environ 90 pour cent de ce montant a été consacré à des programmes de stimulation fiscale pour les entreprises, directement ou indirectement.

Au Canada, les gouvernements ont mis en place ou annoncé des mesures fiscales de 281 milliards $, correspondant à 12 pour cent du PIB d’avant la pandémie (2019). Le rapport conclut que l’intervention en matière de protection sociale du Canada a été plus soutenue que dans plusieurs pays similaires : le Canada a, en effet, dépensé légèrement plus que sa moyenne de 10 pour cent du PIB d’avant la pandémie. Une estimation récente des dépenses du Canada entre le 13 mars (date du début du confinement) et le 20 novembre (Journée nationale de l’enfant) a conclu que 53 pour cent des montants dépensés ont été versés aux entreprises, directement ou indirectement, lesquels montants étaient plus élevés que ceux offerts en aide directe aux particuliers. Moins de 2 pour cent du PIB a été consacré à l’aide directe aux enfants.

La structure de la Prestation canadienne d’urgence (PCU) et les programmes similaires ont fourni plus d’argent directement aux ménages avec enfants que ne l’ont fait d'autres pays comparables. Toutefois, bien que le gouvernement du Canada n’ait pas distribué la PCU par l’intermédiaire des entreprises, l’admissibilité à ces programmes était liée au système de l’emploi, de sorte que certains des ménages les plus marginalisés, y compris ceux sans aucun lien avec le marché du travail et dépendant de l’aide sociale, n’ont pas reçu les mêmes avantages. Les nouveaux avantages sociaux de protection contre la pandémie, comme la Prestation canadienne de la relance économique (PCRE), sont liés encore plus étroitement aux conditions d’emploi. Pendant ce temps, les familles continuent d’être confrontées à des risques économiques liés à la perte d’emploi, particulièrement les mères de familles.

Même si elle constitue une partie essentielle de la réponse à la crise, l’aide aux entreprises va inévitablement exclure les enfants et les familles les plus marginalisés de la société. Une intervention directe auprès des familles et des enfants est plus efficace pour limiter les effets de la pandémie sur la pauvreté et le bien-être des enfants que des mesures de stimulation fiscale.

Dans leurs efforts d’intervention au cours de la première vague de la pandémie, environ le tiers des pays de l’OCDE et de l’UE mentionnés dans le rapport n’ont pas mis en place de politiques visant spécifiquement à venir en aide aux enfants. La plupart des mesures de protection sociale pour les enfants et les familles mises en place par les pays qui ont investi dans de telles mesures -- notamment les frais de garderie, les programmes alimentaires scolaires et les allocations familiales – n’ont duré qu’en moyenne trois mois. Le rapport souligne que le caractère à court terme de ces interventions est absolument inadéquat pour venir en aide aux enfants pendant la durée prévue de la crise et pour faire face à la hausse attendue de la pauvreté à long terme chez les enfants.

Le rapport offre des conseils pour parvenir à un meilleur équilibre afin de répondre aux besoins à la fois des familles et des entreprises; ces conseils comprennent des stratégies visant à protéger les enfants et les familles de répercussions encore plus graves alors que la deuxième vague de la COVID-19 s’installe. UNICEF Canada demande une augmentation permanente de l’Allocation canadienne pour enfants pour les ménages à très faible revenu, afin de veiller à ce qu’aucun enfant ne fasse partie d’un ménage dont le revenu est de moins de 50 pour cent du revenu moyen, et ce, afin de limiter la pauvreté chez les enfants et d’éviter une détérioration encore plus grave de leur santé et de leur éducation.

Bien que les risques de la COVID-19 demeurent, tous les efforts nécessaires devraient être faits pour éviter la fermeture des écoles à grand échelle. Au fur et à mesure que la vie des enfants reviendra à la normale, il faudra investir davantage dans la santé mentale des jeunes et dans les services de protection de la jeunesse. Pour les jeunes plus âgés, il sera essentiel de leur fournir davantage d’aide à l’emploi et de possibilités d’apprentissage. Le rapport de l’UNICEF est d’avis qu’investir dans des repas scolaires sains constitue une mesure efficace et peu coûteuse de « prestation de relance » pour les enfants et les adolescents.

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