Mis en ligne : 2019/04/10

NEW YORK et TORONTO, le 10 avril 2019 – Les gouvernements de l’ensemble du Canada n’investissent pas suffisamment dans l’éducation préscolaire, ce qui désavantage grandement 532 000 enfants de deux à quatre ans, une disparité à laquelle il faut remédier, affirme UNICEF Canada.

Dans son tout premier rapport sur l’éducation préprimaire, intitulé Un monde prêt à apprendre : Accorder la priorité à une éducation préscolaire de qualité, l’UNICEF révèle que les enfants qui suivent au moins une année d’enseignement avant la maternelle ont plus de chances de développer les compétences essentielles dont ils ont besoin pour réussir à l’école et sont moins susceptibles de redoubler ou d’abandonner l’école. 

Les enfants qui ne bénéficient pas d’une éducation préscolaire sont privés d’une possibilité de développement et sont exposés à de profondes inégalités dès le début de leur vie, signale l’UNICEF dans le rapport.

Le Canada affiche un taux d’éducation préprimaire plus élevé que les pays à faible revenu, où seulement un jeune enfant sur cinq est scolarisé. Toutefois, le Canada se classe au 22e rang sur 38 pays pairs pour ce qui est de l’égalité d’accès, un résultat plutôt décevant.

La plupart des pays riches consacrent, en moyenne, de 5 % à 6 % de leur budget annuel à l’éducation de la petite enfance, alors que le Canada y consacre moins de 3 %.

L’inégalité d’accès à l’éducation préscolaire et à la maternelle signifie que les enfants sont déjà à des points de départ différents dès leur premier jour d’école primaire. Même à l’âge de 15 ans, ceux qui ont bénéficié d’un an d’éducation préprimaire réussissent beaucoup mieux en lecture que ceux qui en ont été privés.

« Nous devons réduire les disparités en rendant l’éducation préscolaire de qualité accessible et abordable pour toutes les familles au Canada », affirme David Morley, président et chef de la direction d’UNICEF Canada. « Tous les enfants au Canada devraient avoir un accès égal à des services de garde de qualité, à des programmes d’apprentissage préscolaire et à une maternelle à temps plein, afin de s’assurer qu’ils bénéficient d’un départ équitable dans la vie.

À l’échelle mondiale, on estime que 175 millions d’enfants d’âge préscolaire ne reçoivent aucune forme d’éducation, un investissement qui serait pourtant extrêmement rentable en ce qui a trait à l’amélioration des résultats scolaires primaires et secondaires.  

« L’enseignement préprimaire pose les bases de l’éducation de nos enfants et joue ensuite un rôle déterminant à chaque étape de leur scolarité », affirme Henrietta H. Fore, directrice générale de l’UNICEF. « Malgré cela, trop d’enfants dans le monde en sont privés. Cette situation les expose à un risque accru de redoublement ou de décrochage scolaire et les condamne à vivre dans l’ombre de leurs pairs plus privilégiés. »  

Ce rapport indique en outre que la richesse des ménages, le niveau d’éducation des mères et la situation géographique jouent un rôle déterminant dans la participation à l’enseignement préprimaire. La pauvreté reste toutefois le facteur le plus décisif. Les principales conclusions du rapport mettent notamment en évidence :

Le rôle de la pauvreté : Dans 64 pays, les enfants les plus démunis ont sept fois moins de chances de participer à des programmes d’éducation préscolaire que les enfants issus des familles les plus aisées. Dans certains pays, la fracture entre les riches et les pauvres est encore plus évidente. En République de Macédoine du Nord, par exemple, les enfants issus des foyers les plus aisés ont 50 fois plus de chances de bénéficier d’une éducation préprimaire que les enfants issus des foyers les plus démunis.

L’incidence des conflits : Dans 33 pays touchés par un conflit ou une catastrophe, plus des deux tiers des enfants d’âge préprimaire ne sont pas inscrits dans un programme d’éducation préscolaire, alors que ce sont ceux qui ont le plus de bénéfices à en tirer. En effet, l’éducation préprimaire aide les jeunes enfants touchés par des crises à surmonter les traumatismes qu’ils ont subis en leur donnant un cadre, un lieu sûr où apprendre et jouer, ainsi qu’un exutoire à leurs émotions. 

Le cycle de la réussite scolaire : Dans les pays pour lesquels des données sont disponibles, les enfants dont la mère a terminé au moins l’enseignement secondaire ont près de cinq fois plus de chances de participer à un programme d’éducation préscolaire que les enfants dont la mère n’est pas allée au-delà du primaire ou ne dispose d’aucune éducation formelle. En 2017, en moyenne, seuls 6,6 % des budgets nationaux consacrés à l’éducation dans le monde étaient affectés à l’éducation préprimaire et près de 40 % des pays disposant de données à ce sujet allouaient moins de 2 % de leur budget à ce sous-secteur. L’Afrique de l’Ouest et centrale consacre ainsi 2,5 % du budget de l’éducation à l’enseignement préprimaire et 70 % des enfants de la région ne bénéficient pas d’une éducation préscolaire. Ce sont les gouvernements d’Europe et d’Asie centrale qui investissent le plus dans l’enseignement préprimaire en lui affectant 11 % du budget de l’éducation. Ce manque d’investissement dans l’éducation préprimaire à l’échelle mondiale a des retombées négatives sur la qualité des services proposés et entraîne notamment une pénurie d’enseignants qualifiés dans le préprimaire. À eux tous, les pays à revenu faible et intermédiaire recensent plus de 60 % des enfants d’âge préscolaire dans le monde, mais à peine 32 % des enseignants du préprimaire. De fait, seulement 422 000 enseignants du préprimaire sont actuellement en poste dans des pays à faible revenu. Avec la croissance démographique et sachant qu’il faudrait, dans l’idéal, un enseignant pour 20 élèves, le monde aura besoin de 9,3 millions d’enseignants du préprimaire supplémentaires pour atteindre la cible universelle en matière d’éducation préscolaire d’ici à 2030.


À la lumière des constatations du rapport Un monde prêt à apprendre : Accorder la priorité à une éducation préscolaire de qualité, l’UNICEF exhorte tous les gouvernements à mettre en place au moins une année d’enseignement préprimaire universel de qualité et à en faire une composante obligatoire de l’éducation de chaque enfant, en particulier des enfants les plus vulnérables et des enfants marginalisés.  

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Responsable des communications, UNICEF Canada
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