Par Bikienga Odessa, 20 ans

Bikienga Odessa a eu la chance de poursuivre ses études grâce à une bourse obtenue alors qu’elle était en sixième année du primaire. Aujourd’hui étudiante en gestion des ressources humaines à l’Université Aube Nouvelle d’Ouagadougou, la défenseure des droits à l’éducation des réfugiés témoigne des difficultés auxquelles font face les filles réfugiées dans son pays.

En tant que défenseure des droits des réfugiés, je dois dire que l’inclusion des réfugiés reste un défi majeur à relever dans mon pays. En effet, les réfugiés sont parfois stigmatisés dans la société, et cela n’est pas favorable à leur épanouissement sur le plan éducatif.

De plus en plus de filles refugiées abandonnent l’école. Les raisons les plus récurrentes sont les stéréotypes et le manque de moyens financiers des familles. Il faut souligner que notre société a toujours davantage valorisé les garçons en les considérant comme meilleurs que les filles. Cela dit, dans un contexte de crise et d’insécurité, ces mentalités nuisent énormément à la scolarisation des filles. 

Pour les rares parents qui envoient leurs filles à l’école, ils décident souvent à un moment donné qu’elles doivent laisser leurs places aux garçons. Les parents estiment également que lorsqu’une fille ne va pas à l’école, elle peut travailler pour aider la famille ou être offerte en mariage pour acquérir des ressources financières. Toutes ces raisons font qu’un nombre croissant de filles refugiées abandonnent l’école. 

Ce qui a fait la différence dans mon cas est que j’ai obtenu une bourse d’étude dès ma sixième année primaire. Cela a facilité la poursuite de mes études jusqu’à l’université.

Le Conseil de l’éducation des refugiées comme lieu d’échange

Le Conseil de l’éducation des refugiées est une tribune d’élaboration et de propositions d’outils et de moyens pouvant favoriser l’éducation des réfugiés. Il regroupe des ressortissants des quatre coins du monde, qui proposent chacun des solutions en fonction de leurs expériences pour améliorer les conditions des réfugiés en matière d’éducation. C’est cet objectif qui a suscité mon adhésion au conseil.

La COVID-19 a eu un impact significatif sur les élèves refugiés, surtout ceux résidant dans les zones reculées. Certains ne bénéficiaient pas de l’enseignement à distance lorsque les écoles sont fermées en raison de la pandémie. Même dans le cas des cours à distance, ils ne possèdent pas les appareils électroniques requis ou la connectivité Internet nécessaire. Afin d’aider leurs familles, plusieurs enfants ont par conséquent abandonnés l’école pour se consacrer à la mendicité ou à l’orpaillage, soit la recherche d'or dans les rivières aurifères. Plusieurs filles sont victimes de mariages précoces.

Pour favoriser l’éducation des enfants réfugiés, je crois que le Canada pourrait entreprendre les actions suivantes :

  • Octroyer des bourses d’études qui puissent couvrir tout le cursus, de sorte à ce que les enfants réfugiés n’abandonnent pas à un moment donné par manque de ressources;
  • Œuvrer à briser les stéréotypes qui empêchent les filles d’avoir accès à une éducation de qualité;
  • Développer des programmes de parrainage pour soutenir l’éducation des filles.

Dans l’avenir, j’aimerais avoir la chance d’intégrer une institution non gouvernementale qui œuvre pour l’amélioration des conditions des enfants et des réfugiés afin de devenir leur ambassadrice et leur voix dans le monde. L’humanitaire a toujours été une passion pour moi.

- Bikienga Odessa, 20 ans