Le 12 juin marque la Journée mondiale contre le travail des enfants sur la planète entière. Par définition, le travail des enfants signifie tout « travail qui prive les enfants de leur enfance, de leur potentiel et de leur dignité, et qui nuit à leur développement physique et mental ». 

Le travail des enfants est notamment attribuable à la pauvreté, aux obstacles empêchant les enfants d’avoir accès à une éducation, aux pratiques culturelles, à la demande du marché et à la mauvaise application ou à l’utilisation inadéquate de la législation et des politiques visant à protéger les enfants. Il prive les enfants de leur droit à l’éducation et les expose à la violence, tout en renforçant les cycles de pauvreté intergénérationnels. Il faut que cela cesse. 

En 2021, la lutte contre le travail des enfants est sans doute plus importante que jamais. Au cours de l'année écoulée, la pandémie de COVID-19 a eu des conséquences dramatiques pour les enfants dans le monde entier, tant au niveau de l’accès à l’éducation, à la nourriture et aux services de santé. De plus, les progrès réalisés dans le domaine des droits de l'enfant ont été ralentis, avec la fermeture continue de services vitaux, notamment l'éducation et les soins de santé.

Dans les discussions sur la pandémie à ce jour, le travail des enfants n'a encore joué qu'un rôle marginal. Pourtant, on s’attend à ce que les familles pauvres qui subissent d’importantes répercussions liées à la COVID-19 aient davantage tendance à recourir au travail des enfants en tant que mécanisme de survie. Alors que la pauvreté dans le monde s’accroît, on s’attend à une hausse de la prévalence du travail des enfants. L’augmentation du taux de mortalité parental dû à la COVID-19 obligera les enfants à travailler, y compris dans les pires secteurs où leur santé et leur sécurité seront menacées. De plus, la fermeture temporaire des écoles pourrait avoir des conséquences permanentes pour les plus pauvres et les plus vulnérables. 

Lisez ce qui suit pour en savoir davantage sur le travail des enfants et sur la manière dont vous pouvez contribuer à défendre les droits de l’enfant.

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[© UNICEF/UN0264613/Lister]

1. 160 millions d’enfants travaillent 

Selon l’Organisation internationale du Travail (OIT), quelque 218 millions d’enfants âgés de 5 à 17 ans exercent un travail, sous une forme ou une autre. Parmi eux, 160 millions d’enfants sont des victimes du travail infantile - une augmentation de 8,4 millions au cours des quatre dernières années. 

Le nombre d’enfants âgés de 5 à 17 ans qui effectuent des travaux dangereux – définis comme un travail susceptible de nuire à leur santé, leur sécurité ou leur développement moral – a augmenté de 6,5 millions depuis 2016 pour atteindre 79 millions.

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[© UNICEF/UN0276001/Rich]

2. L’esclavage représente toujours une menace pour les enfants

L’esclavage et le travail forcé comptent parmi les pires formes de travail pour les enfants. Des dizaines de milliers d’enfants ont été recrutés comme soldats et forcés de travailler au sein de groupes militaires et de milices dans au moins 17 pays de différentes régions du monde, tandis que d’autres ont été soumis à l’exploitation sexuelle à des fins commerciales ou forcés de participer à des activités illicites comme le trafic de drogue.

3. Des enfants pris dans des situations d’urgence sont exploités

Le travail des enfants existe sur presque tous les continents. Selon l’OIT, près de la moitié des enfants qui travaillent (72,1 millions d’enfants) se trouvent en Afrique, alors que 62,1 millions d’enfants sont forcés de travailler en Asie et dans le Pacifique, 10,7 millions d’enfants, dans les Amériques, 1,2 million d’enfants, au Moyen-Orient et 5,5 millions d’enfants, en Europe et en Asie centrale.

En Afrique subsaharienne, la croissance démographique, les crises récurrentes, l’extrême pauvreté et des mesures de protection sociale inadaptées font que 16,6 millions d’enfants supplémentaires ont été astreints au travail au cours des quatre dernières années.

Même dans les régions qui ont connu des avancées depuis 2016, comme l’Asie et Pacifique et l’Amérique latine et les Caraïbes, la COVID-19 met ces progrès en péril.

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[© UNICEF/UNI333851/Mawa]

4. COVID-19 a eu un impact sérieux sur les taux de travail des enfants

OIT prévient qu’à l’échelle mondiale neuf millions d’enfants supplémentaires risquent d’être poussés vers le travail d’ici à la fin de 2022 en raison de la pandémie. Un modèle de simulation montre que ce chiffre pourrait atteindre 46 millions s’ils n’ont pas accès à une couverture de protection sociale indispensable.

Les chocs économiques supplémentaires et les fermetures d’école liés à la COVID-19 signifient que les enfants qui travaillaient déjà risquent de travailler davantage ou dans des conditions dégradées, tandis que beaucoup d’autres pourraient être contraints aux pires formes de travail des enfants en raison des pertes d’emplois et de revenus au sein des familles vulnérables.

5. L’éducation peut rompre le cycle de la pauvreté

L’accès à une éducation sûre, accessible et de qualité supérieure encourage les familles à envoyer leurs enfants à l’école, même s’ils doivent travailler à côté. Toutefois, les programmes d’éducation destinés aux enfants qui doivent travailler à côté, doivent tenir compte du fait que ces enfants apportent souvent un soutien financier essentiel à leur famille. Des cours adaptés aux horaires de travail de ces enfants ou qui comprennent des allocations aux familles pour compenser la perte de revenu, permettent aux enfants de poursuivre leurs études sans mettre en péril la sécurité financière de leur famille.

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[© UNICEF/UNI162954/Nesbitt]

6. La communauté internationale s’est engagée à mettre fin au travail des enfants d’ici à 2025

En 2015, les États membres des Nations Unies ont adopté 17 objectifs mondiaux pour le développement durable, y compris l’objectif 8.7 visant à supprimer le travail forcé, à mettre fin à l’esclavage moderne et à mettre fin au travail des enfants d’ici à 2025. L’élimination du travail des enfants contribuera à rompre les cycles de la pauvreté, à renforcer les économies et à influencer positivement les systèmes d’éducation, de santé et de protection du monde entier. 

7. Le Canada s’est joint à la lutte contre le travail des enfants

Le Canada a ratifié la Convention (no 138) sur l’âge minimum de l’OIT qui vise à fixer à 15 ans l’âge minimum d’admission à l’emploi et à interdire le travail dangereux aux jeunes travailleurs. Ce geste représente une étape importante dans les efforts canadiens visant à éliminer le travail des enfants, à accorder la priorité à l’éducation et à garantir des emplois appropriés pour les jeunes. Au Canada, les jeunes ont également le droit d’être protégés contre tout travail dangereux ou compromettant leur scolarité, leur repos et leur santé, tout en maintenant un juste équilibre.

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[© UNICEF/UNI173761/Altaf Qadri]

8. Les communautés peuvent améliorer les choses

Le travail des enfants commence et prend fin au sein des communautés. L’UNICEF aide les communautés à modifier leur acceptation du travail des enfants sur le plan culturel, tout en soutenant des stratégies et des programmes qui procurent un revenu de remplacement aux familles, de même qu’un accès aux centres de la petite enfance, à une éducation de qualité et à des services de protection.

9. Les entreprises peuvent améliorer les choses

Le secteur privé a un rôle essentiel à jouer dans l’élimination du travail des enfants, ce qui comprend l’établissement de chaînes d’approvisionnement et de pratiques commerciales conformes à la loi, l’offre d’emplois décents aux jeunes et la mise en place de mesures visant à assurer la protection et la sécurité des enfants. Les entreprises peuvent adopter les Principes régissant les entreprises dans le domaine des droits de l’enfant afin de faire respecter et de soutenir les droits de l’enfant.

10. Vous pouvez améliorer les choses

Il existe plusieurs façons de participer à la lutte contre le travail des enfants, que ce soit en adoptant des habitudes de consommation éthiques, en aidant à envoyer des enfants à l’école ou en aidant l’UNICEF à s’attaquer à la racine du problème. Chaque enfant, sans exception, a le droit d’avoir une enfance.