Le conflit au Soudan dure depuis quatre mois. Pour les enfants et les familles, la vie a changé du jour au lendemain. Maisons détruites, écoles endommagées, enfants tués et d’autres, blessés. Malgré l’incertitude due au conflit, les travailleuses et travailleurs humanitaires poursuivent leur mission pour les enfants au Soudan. Ils réconfortent un enfant déplacé, administrent des vaccins essentiels à un nouveau-né, offrent un espace de soutien à celles et ceux qui subissent le traumatisme de nouvelles violences. 

À l’occasion de la Journée mondiale de l’aide humanitaire, nous entendons les témoignages de travailleuses humanitaires de Wad Madani, au Soudan, où des milliers de personnes ont cherché refuge après avoir fui la violence dans d’autres régions du pays, et où le personnel et les partenaires de l’UNICEF sont restés pour procurer aux enfants et aux familles des services essentiels à leur survie. Leurs efforts ont permis de procurer des fournitures médicales à plus de trois millions d’enfants et de femmes, de l’eau potable à 2,1 millions de personnes et de dépister la malnutrition chez deux millions d’enfants. 

Aujourd’hui, mettons des visages et des noms sur certaines de ces travailleuses. 

Auatf Mater, infirmière en pédiatrie

Sur la photo de gauche, une femme portant un voile jaune sourit à la caméra. En arrière-plan, une boîte UNICEF est posée sur la table. Sur la photo de droite, la même femme, portant un voile jaune, est visible de son profil latéral gauche. Elle assiste un bébé dans une boîte de soins intensifs néonatals devant elle, avec les bras tendus à l'intérieur. Des moniteurs l'entourent. Ces photos ont été prises au Soudan.
L’infirmière Auatf  Mater au travail à l’unité de soins intensifs néonatals de Wad  Madani. [© UNICEF/UNI424661/Mohamdeen; © UNICEF/UNI424658/Mohamdeen]

Pendant les situations d’urgence humanitaire, des services de soins néonatals de bonne qualité sont essentiels pour réduire les décès de nouveau-nés. À l’hôpital pour enfants de Wad Madani, l’unité de soins intensifs néonatals est ouverte et contribue à la survie des bébés prématurés. « Nous sommes nerveuses de travailler pour les patients », explique l’infirmière en pédiatrie Auatf Mater. Malgré la charge de travail accrue depuis le début du conflit, elle reste déterminée à aider les bébés dans son unité de soins, ce qu’elle fait depuis 27 ans et ce qu’elle s’engage à continuer de faire même pendant la crise. 

Compte tenu des énormes difficultés pour venir au travail, y compris les difficultés de transport depuis son domicile éloigné, Auatf est toujours à l’hôpital. 

« L’unité subit une grande pression, car le nombre de patients a augmenté. Nous faisons de notre mieux pour maintenir le service dans des circonstances très difficiles. Récemment, il y avait une pénurie de travailleuses et de travailleurs; nous travaillons donc plus d’heures pour combler le manque », dit-elle. 

Elle prend son temps, administre des médicaments, ajuste les sondes gastriques, vérifie les lignes intraveineuses, met à jour les dossiers, ajuste les masques à oxygène et s’assure que ses petits patients sont à l’aise. Auatf et ses collègues sont tout le temps là pour les nouveau-nés; elles les surveillent à tour de rôle dans une pièce remplie de moniteurs qui émettent constamment des bips. 

Yosra Mohammed, agente de l’UNICEF en matière d’alimentation, et Asma Abdullah, nutritionniste

Sur la photo de gauche, une femme portant un chapeau UNICEF et portant une chemise à fleurs rouge peut être vue de son profil gauche. Elle s'occupe d'un enfant, assis sur une chaise, en ayant ses mains sur le bras gauche de l'enfant. L'enfant regarde son bras. Des enfants entourent la femme et l'enfant en observant le haut du bras gauche de l'enfant. Sur la photo de droite, une femme portant un voile noir sourit à la caméra. Derrière elle se trouvent trois boîtes, dont deux portant le logo USAID.
Yosra  Mohammed, une agente de l’UNICEF en matière d’alimentation [à gauche], examine un enfant pour dépister la malnutrition à l’aide d’un ruban millimétrés pour mesurer la circonférence du bras à un point de rassemblement pour les personnes déplacées à Madani. La nutritionniste Asma  Abdullah [à droite] sourit pour une photo à l’hôpital pour enfants de Wad  Madani, au Soudan. [© UNICEF/UNI424652/Mohamdeen; © UNICEF/UNI424665/Mohamdeen]

Asma Abdullah, Yosra Mohammed et une équipe de nutritionnistes surveillent chaque jour l’état nutritionnel des enfants à l’aide de rubans millimétrés et de pèse-personnes à l’hôpital pour enfants de Wad Madani. 

Depuis le début du conflit, l’équipe a enregistré une augmentation du nombre de patients. À la clinique, de plus en plus de mères et de parents se présentent avec leurs enfants, dont certains ont besoin d’une aide d’urgence. 

« Ce sont les enfants qui souffrent le plus. Ils dépérissent à cause du manque ou du peu de nourriture », explique Asma. 

Malgré la charge de travail accrue, l’équipe reste et assure sans relâche la prestation des services. « Le conflit cause d’immenses souffrances aux enfants vulnérables, mais nous continuons d’être là pour eux », ajoute Asma. 

Depuis le début du conflit au Soudan, deux millions d’enfants ont été dépistés pour la malnutrition; environ 107 000 d’entre eux ont reçu un traitement essentiel à leur survie grâce aux efforts de travailleuses humanitaires comme Yosra et Asma. 

Asma Hessen, vaccinatrice 

Sur la photo de gauche, une femme portant un voile bleu et une autre femme portant un voile blanc et une casquette UNICEF bleu regardent un bébé allongé sur une table devant elles. Derrière eux se trouve une bannière à gauche et un autocollant UNICEF sur le mur. Sur la photo de droite, on voit la même femme portant le voile bleu assise, en écrivant avec un stylo bleu. Derrière elle se trouve un autocollant bleu UNICEF.
La vaccinatrice Asma  Hessen [à gauche] et Alaa  Alhadi, la conseillère de l’UNICEF en matière de vaccination contre la poliomyélite [à droite], s’apprêtent à administrer un vaccin à un enfant au centre de vaccination de l’hôpital pour enfants de Wad  Madani, au Soudan. [© UNICEF/UNI424655/Mohamdeen; © UNICEF/UNI424656/Mohamdeen]

Depuis 1989, Asma s’est spécialisée dans la vaccination des enfants âgés de moins de deux ans et des femmes enceintes, ce dont elle est très fière. Aujourd’hui plus que jamais, sa contribution est nécessaire pour protéger les jeunes enfants les plus vulnérables contre les maladies évitables au moyen de vaccins. 

« Lorsque j’étais enfant, je rêvais de devenir médecin, mais, aujourd’hui, je fais ce qui est le plus important pour prévenir les maladies », dit-elle. Des mères avec des bébés, certains nés pendant le récent conflit, affluent à l’hôpital pour les services de vaccination. Asma est restée et reste à son poste pour réaliser son rêve. 

« Je prends en compte chaque enfant qui vient se faire vacciner. Je tiens l’enfant en pleurs dans mes bras jusqu’à ce qu’il arrête de pleurer. » 

Avec l’augmentation quotidienne des déplacements massifs, les services fournis par les travailleuses et travailleurs de la santé de première ligne, y compris les services des vaccinatrices et vaccinateurs comme Asma, sont importants. 

Nagla Mohamed, agente de l’UNICEF en matière de protection de l’enfant, et Khadiga Agab, spécialiste de l’UNICEF en matière de protection contre l’exploitation et les violences sexuelles 

Sur la photo de gauche, on peut voir une femme, portant un voile gris clair et une casquette UNICEF bleu, applaudir. Une douzaine d'enfants l'entourent en cercle. Sur la photo de droite, une femme portant un voile bleue et rose, ainsi qu'une casquette UNICEF bleue parle à un public. La photo, prise du point de vue du public, montre des femmes assises et debout derrière la femme qui parle au public. La femme qui parle tient dans sa main gauche une affiche. Les deux photos ont été prises au Soudan.
Nagla  Mohamed [à gauche], agente de l’UNICEF en matière de protection de l’enfant et Khadiga  Agab [à droite], spécialiste de l’UNICEF en matière de protection contre l’exploitation et les violences sexuelles, travaillent à Wad  Madani. [© UNICEF/UNI424591/Mohamdeen; © UNICEF/UNI424644/Mohamdeen]

Nagla Mohamed, une agente de l’UNICEF en matière de protection de l’enfant, participe à une séance de soutien psychosocial avec des enfants déplacés à un point de rassemblement à East Madani. « J’adore mon travail et je sens que je suis une mère pour tous ces adorables enfants », dit-elle. Plus de 200 000 enfants, intervenantes et intervenants bénéficient d’un soutien psychosocial, d’une aide à l’apprentissage et de services de protection au milieu du conflit dans le pays. 

Khadiga Agab, une spécialiste de l’UNICEF en matière de protection contre l’exploitation et les violences sexuelles, sensibilise les personnes déplacées à un point de rassemblement de Wad Madani aux formes d’exploitation, de violences et de harcèlement sexuels; à leurs facteurs déterminants; et aux mécanismes communautaires existants pour prévenir l’exploitation sexuelle, les violences sexuelles et la violence fondée sur le genre. Elle renseigne également sur la façon dont les cas doivent être signalés, sur le traitement et le stockage corrects des preuves, et sur la prestation d’un soutien psychosocial aux personnes survivantes. 

L’UNICEF et ses partenaires ont établi plus de 400 espaces sûrs depuis le début du conflit.