Kaya, Burkina Faso, le 25 juin 2022 – « Lorsque j’aide à sauver la vie d’un enfant, mon cœur est rempli de joie et nous chantons ‘C’est la joie, oh, oh!’ », explique Aminata Zabré, qui supervise la nutrition au Centre sanitaire et social du Secteur 6 de Kaya, au Burkina Faso. 

Au cours des dix dernières années, Aminata a dépisté et traité la malnutrition chez des milliers d’enfants dénutris, sauvant ainsi d’innombrables vies. Son amour pour les enfants fait d’elle une héroïne dans sa communauté. 

« J’aime les enfants et je consacre beaucoup de mon temps et de mon énergie à faire mon travail et à m’assurer qu’aucun enfant qui se présente à moi est laissé sans surveillance, même si cela signifie que je passe moins de temps avec ma propre famille », dit-elle. 

En raison de l’insécurité des dernières années, près de deux millions de personnes sont déplacées à l’intérieur du Burkina Faso. Aminata a vu le nombre d’enfants gravement dénutris qui viennent la voir augmenter considérablement. En 2020, elle a traité au cours de l’année 250 enfants souffrant de malnutrition. Cette année, le nombre a explosé. Pour le seul premier trimestre 2022, elle a traité 637 enfants dénutris. 

Pour traiter les enfants, Aminata et son équipe utilisent un aliment thérapeutique prêt à consommer, appelé le Plumpy’nut. Il se présente sous forme de petits sachets qui coûtent environ 0,35 $ chacun. Les enfants dénutris doivent consommer deux sachets par jour jusqu’à ce qu’ils prennent suffisamment de poids pour surmonter la malnutrition. L’UNICEF fournit 80 pour cent du Plumpy’nut nécessaire pour traiter les enfants souffrant de malnutrition aiguë dans le pays.

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Aminata Zabre se tient au Centre sanitaire et social du Secteur 6 de Kaya, au Burkina Faso, qu’elle supervise. [© UNICEF/UN0669505]

Amadou Tall est le responsable de l’approvisionnement et de la logistique pour l’UNICEF au Burkina Faso. Il explique que le prix du Plumpy’nut a augmenté de 16 pour cent au cours des trois derniers mois en raison de la flambée des coûts des matières premières utilisées pour fabriquer et enrichir cet aliment thérapeutique. Des frais supplémentaires pour le transport et la logistique sont également responsables de l’augmentation du prix. 

L’UNICEF en a obtenu une quantité suffisante pour répondre aux besoins de tous les enfants au Burkina Faso jusqu’en septembre 2022. Après quoi, l’organisme aura besoin de ressources supplémentaires pour répondre à la demande croissante et à la hausse des prix. 

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Amadou Tall, le responsable de l’approvisionnement et de la logistique de l’UNICEF au Burkina Faso, vérifie les boîtes d’aliments thérapeutiques prêts à consommer en attente d’expédition à l’entrepôt de l’organisme situé à Ouagadougou, au Burkina Faso. [© UNICEF/UN0662365]

Habibou est une jeune mère de deux enfants au Burkina Faso. Elle a dû quitter son village en raison de l’insécurité et est déplacée à l’intérieur de Kaya. Elle a laissé derrière elle le lopin de terre qu’elle avait l’habitude de cultiver. Lors d’une campagne de sensibilisation communautaire menée par des travailleuses et travailleurs de la santé locaux, elle a été envoyée avec son plus jeune fils Abdul Razak, qui est âgé de six mois, pour voir Aminata et son équipe au centre de santé. 

 « Lorsque Abdul Razak est né, j’étais malade et je ne pouvais pas le nourrir. Une fois rétablie, j’ai pu commencer à l’allaiter, mais je n’avais pas assez de lait pour lui », explique Habibou. 

Aminata a pesé et mesuré Abdul Razak et elle a mesuré la circonférence de son bras. Le diagnostic était sans appel : le jeune garçon souffrait de malnutrition sévère aiguë. Si rien n’était fait, son état de santé pouvait se détériorer et il risquait de mourir. 

Après avoir terminé son examen, Aminata a heureusement remis à la mère 15 sachets de Plumpy’nut à emporter chez elle pour nourrir son enfant pendant une semaine. Habibou a ensuite été invitée à revenir au centre de santé pour une visite de suivi et pour recevoir du Plumpy’nut pour la semaine suivante. Le traitement d’Abdul Razak pourrait prendre de trois à quatre mois, jusqu’à ce que le garçon prenne suffisamment de poids pour surmonter la malnutrition et que sa croissance se stabilise. D’ici là, il sera suivi chaque semaine par Aminata et son équipe. 

« Je suis soulagée de pouvoir maintenant alimenter mon enfant. Je ne pouvais pas cuisiner pour le nourrir. Maintenant, avec les sachets, je peux lui en donner quand il a faim et il arrête de pleurer. Ils m’ont également dit de me laver les mains régulièrement pour éviter de tomber malade. J’espère qu’Abdul Razak grandira rapidement et restera en bonne santé », dit Habibou.

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Habibou, âgée de 23 ans, porte son fils Abdul Razak, âgé de six mois, qui souffre de malnutrition sévère aiguë, ainsi qu’un sac de Plumpy’nut qu’elle a reçu pour son traitement. [© UNICEF/UN0660068]

L’UNICEF travaille en collaboration avec des partenaires et prévoit traiter cette année environ 700 000 enfants gravement dénutris comme Abdul Razak au Burkina Faso. Le nombre est sept fois supérieur au nombre d’enfants traités en 2021. L’approvisionnement en aliments thérapeutiques prêts à consommer n’a pas été interrompu ces dernières années, mais avec le nombre croissant d’enfants et la hausse des prix de ces aliments, l’UNICEF a besoin de ressources supplémentaires pour s’assurer qu’aucun enfant dénutri n’est laissé pour compte. Tout enfant souffrant de malnutrition sévère doit recevoir un traitement thérapeutique pour survivre et se rétablir. C’est une question de vie ou de mort pour ces enfants.


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