Ô Canada,

            Nous sommes l’avenir, n’est-ce pas? Eh bien, cela te surprendra peut-être, mais ton avenir ne se porte pas aussi bien qu’il le devrait. Canada, es-tu étonné? Nous le sommes. Nous sommes étonnés lorsque nous entendons dire qu’un autre jeune âgé de 17 ans s’est suicidé en raison du manque de financement pour les services relatifs à la santé mentale. Nous sommes étonnés lorsque nous entendons dire qu’une fille âgée de 8 ans est allée à l’école le ventre vide en raison de l’inégalité financière à laquelle sa famille est confrontée. Nous sommes étonnés des milliers de jours d’école manqués par les enfants qui se sentent incapables de faire face à ceux et celles qui les intimident. Mais, ce qui nous surprend le plus, c’est à quel point tu n’en parles pas.

Ne te méprends pas, Canada, nous savons que ce n’est pas entièrement de ta faute. Et crois-moi lorsque nous disons que nous t’aimons. Mais tes enfants et tes jeunes méritent mieux. Nous méritons d’être écoutés; nos points de vue et nos opinions devraient être entendus. Nous pouvons t’aider à résoudre ces problèmes.

            Nous nous rendons compte que le Canada est un pays relativement aisé, et que beaucoup de tes citoyennes et citoyens supposent que tous tes enfants ont une vie plutôt heureuse. Mais ce n’est pas la vérité. Le Canada se classe au 25e rang parmi les 41 pays les plus riches du monde en ce qui concerne le bien-être chez les enfants et les jeunes. Tu te situes dans la moitié inférieure du classement en ce qui a trait à l’intimidation, au poids malsain, à la mortalité néonatale, au suicide chez les jeunes et aux homicides contre des enfants. Pourquoi? C’est en partie parce que tu n’en parles pas. C’est en partie parce que tu n’es pas toujours sûr de savoir quoi faire pour changer les choses. Parce que tu ne nous le demandes pas.

Canadian girls

Canada, tu es un pays de diversité et de possibilités, mais certaines et certains d’entre nous sont exclus. Pour beaucoup, toutes ces possibilités sont limitées, car tu n’investis pas autant dans tes enfants et tu es plus inégal que tes pays pairs. Je t’exhorte, Canada, de voir notre potentiel. De voir comment tu pourrais être meilleur.

            Pardonne-nous d’être émotifs. Nous pourrions énumérer des statistiques, comme le fait qu’un de tes jeunes sur cinq vit dans la pauvreté. Ou que 15 pour cent d’entre nous sont intimidés à maintes reprises et régulièrement. Ou qu’un jeune Canadien sur quatre est obèse. Ou que près d’un quart d’entre nous éprouvent des symptômes de santé mentale plus d’une fois par semaine. Ce que les sites Web, les rapports de police, les dossiers médicaux et les bulletins scolaires ne te disent pas, cependant, c’est ce à quoi nous rêvons. Considères-tu la pauvreté ou la pollution de l’air comme faisant naturellement partie de la vie? Canada, ce n’est certainement pas le cas. Ce n’est pas normal et cela doit changer. Peut-être crois-tu savoir ce qui est le mieux pour nous, mais nous craignons que tu ne nous connaisses pas assez bien pour cela. Nous espérons donc que cette lettre t’aidera à mieux comprendre nos vies. Parce que chacune d’elles est précieuse.

Certaines et certains d’entre nous une fois adultes pourraient trouver un remède au cancer; la fille de notre voisin pourrait être élue première ministre; ou un coéquipier de notre équipe de soccer pourrait devenir un médaillé d’or olympique. Nous pouvons toutes et tous réaliser de grandes choses à notre manière. Mais seulement si on nous donne aujourd’hui ce dont nous avons besoin pour réussir. Cher Canada, lorsque tu investis en nous, tu investis aussi en toi. Alors, nous te demandons de nous écouter. Nous te demandons de croire en nous.

Nous te prions de recevoir nos plus sincères salutations.

Ta jeunesse

Ayra, âgée de 16 ans, est une étudiante de Oakville qui participe au mouvement Une jeunesse d’UNICEF Canada, afin de faire du Canada le meilleur pays du monde pour les enfants. À l’occasion de la Journée mondiale de l’enfance, elle contribue à faire entendre l’opinion des jeunes Canadiens et Canadiennes sur les questions les plus importantes à leurs yeux.

En vertu de la Convention relative aux droits de l’enfant des Nations Unies, les jeunes ont le droit de donner leur opinion, d’être pris au sérieux par les adultes et de s’exprimer de différentes manières, à moins que ce soit à leur détriment ou au détriment d’autrui. UNICEF Canada respecte les points de vue des jeunes lorsqu’ils s’expriment sur ce qu’ils voient ou vivent dans le monde qui les entoure, et l’organisme leur offre en ce sens des possibilités régulières et diverses dans le cadre de ses billets de blogue pour les jeunes (#EnfantsAuCanada) et d’autres plateformes.