Auteur anonyme, 16 ans, Kitchener

Lorsque vous entendez le mot « intimidation », à quoi pensez-vous? Je pense que bien des gens imaginent un scénario classique en milieu scolaire, où vous vous faites tabasser et voler l’argent de votre déjeuner, où vous êtes la risée de l’école et menacé de recevoir un coup de poing en plein visage. Peut-être pensez-vous à un groupe d’enfants terrorisés qui se tassent du chemin? On vous apprend à l’école ce que signifie intimider d’autres élèves, et comment réagir en tant que témoin (s’y opposer), mais est-ce que les gens connaissent les effets de l’intimidation et les gestes inconscients qui parfois font encore plus de mal?

L’intimidation n’est pas seulement physique, c’est aussi une manipulation mentale et émotionnelle qui sévit dans le cyberespace ou en personne. Le site Web Bullying Canada explique qu’une fausse perception qui persiste est que les enfants doivent apprendre à se défendre seuls, à rendre les coups, ou même que cette expérience les fera grandir. Vraiment? La réalité est la suivante : « les jeunes [les enfants] victimes d’intimidation de façon répétitive ont une faible estime d’eux-mêmes et ne font pas confiance aux autres. Les actes d’intimidation subis affectent la perception de soi », explique Bullying Canada.

Qu’est-ce que l’intimidation? Intimider, c’est donner une gifle, faire des remarques désobligeantes, ou regarder fixement avec mépris. L’intimidation est une expérience, un souvenir, un cauchemar qui reste comme une ombre toute votre vie.

Des initiatives ont vu le jour récemment, comme la Journée du chandail rose et les équipes régionales du programme Wellness Acceptance Youth Voices Empowerment (WAYVE), afin de réduire le nombre d’incidents liés à l’intimidation et de sensibiliser la population à ce problème. Toutefois, il faut reconnaître que si l’on voit des initiatives du genre se multiplier, ce n’est qu’en réponse à une préoccupation croissante face au problème de l’intimidation.

L’intimidation ne cessera jamais si ces actes sont passés sous silence : partagez votre histoire. L’intimidation ne sera jamais comprise si elle n’est pas expliquée : renseignez-vous. L’intimidation ne disparaîtra jamais si nous restons divisés : faites partie de la solution.

Peu importe votre origine ethnique, votre religion, votre orientation sexuelle, ou même le revenu de votre famille. Les gens ne devraient pas se soucier de leurs taches de rousseur au menton ou du bouton sur leur visage. Le type d’intimidation le plus pernicieux est celui qui a lieu sans que l’on ait conscience qu’il s’agit de cela. Peut-être que la personne qui intimide ne sait pas quelles émotions son acte fait naître chez sa victime, ou que la victime d’intimidation enfouit inconsciemment ses sentiments, ne sachant pas trop quoi penser de la situation, jusqu’à ce que les années s’écoulent, mais que le souvenir reste.

Voici l’occasion de réfléchir et d’agir positivement : saisissez-la.