Les centres d’apprentissage et les centres récréatifs ramènent une certaine stabilité chez les enfants déplacés à la suite d’inondations

On ne peut qu’imaginer la frayeur d’un enfant âgé de quatre ans, comme Zulifgar, lorsque le fleuve Indus est sorti de son lit, inondant dangereusement les villes et les villages voisins et menaçant la maison familiale, située à Thul, au Pakistan. Trop jeune pour appréhender les menaces de la faim, de la dévastation et des maladies, il a cependant vu sa famille abandonner le seul et unique foyer qu’il avait connu. Le voyage de chez lui dans le nord de Sindh jusqu’à un camp de secours pour les personnes touchées par les inondations à Sukkur présentait plusieurs embûches et bien des souffrances pour un si jeune enfant; Zulifgar et sa famille ne pouvaient absolument pas savoir quel sort les attendait dans leur nouveau domicile temporaire.

Malheureusement, des histoires comme celle de Zulifgar se sont répétées à plus d’une reprise dans l’ensemble du Pakistan en 2010. Cette année-là, les inondations causées par les pluies de la mousson ont fait des millions de déplacés, en plus de détruire ou d’endommager 1,8 million de foyers et plus de 9 000 écoles. Les Nations Unies estiment que 20,5 millions de personnes ont été touchées, dont des millions d’enfants et de femmes vulnérables.

Quand les inondations ont frappé le Pakistan, l’UNICEF et ses partenaires ont immédiatement lancé une intervention d’urgence pour les enfants et ont commencé à travailler ensemble pour ramener un sentiment de sécurité et de normalité dans la vie des jeunes déplacés. Des centres d’apprentissage et des centres récréatifs soutenus par l’UNICEF ont été mis sur pied dans chacun des camps de secours.

En tout, plus de 200 centres ont été ouverts dans différentes régions du Pakistan, et plus de 20 000 enfants s’y sont inscrits. En outre, 153 espaces fixes et 22 espaces mobiles amis des enfants pouvant accueillir 34 000 enfants des régions inondées ont été créés. Cette initiative a permis de poursuivre l’éducation et d’offrir aux enfants dont la vie a été bouleversée par la catastrophe l’espoir d’un véritable avenir prometteur bâti sur leur propre potentiel, au lieu d’un avenir incertain en raison d’une catastrophe.

Chaque centre possède une École en boîte contenant les fournitures nécessaires pour transformer un espace en un lieu d’apprentissage lors d’une situation d’urgence. En plus de dispenser l’enseignement primaire courant, les intervenants et intervenantes encouragent les enfants à faire du sport et des travaux artistiques afin d’évacuer les traumatismes provoqués par la catastrophe. Le chef de l’Éducation de l’UNICEF au Pakistan explique : « Pour Zulifgar et beaucoup d’autres enfants dans les camps de secours, la possibilité de venir dans un centre d’apprentissage temporaire représente une occasion de jouer et d’apprendre, bref d’être tout simplement un enfant dans un environnement sécuritaire. Ces conditions sont essentielles à leur guérison. »

À l’UNICEF, nous savons qu’une approche globale visant à donner accès à l’éducation aux enfants vivant une situation d’urgence produit un effet domino sur les prochaines générations; en plus de susciter de l’espoir, ce type d’approche offre aux enfants la possibilité de bâtir leur propre avenir. Récemment, ceux et celles ayant visité le centre de Sukkur ont pu ressentir l’enthousiasme de Zulifgar, qui en plus d’apprendre l’alphabet, s’est découvert une passion pour le dessin. Après avoir appris comment tenir un crayon, il a immédiatement commencé à dessiner un poisson, puis le drapeau du Pakistan. Quand un enseignant l’a félicité pour ce dessin, le jeune garçon rayonnant de plaisir a aussitôt annoncé : « Quand je serai grand, je serai enseignant. »