Mis en ligne : 2023/05/17

NEW YORK/AMMAN/ANKARA/DAMAS/GENÈVE, le 17 mai 2023 – Cent jours après les séismes les plus meurtriers de l’histoire récente de la Türkiye et de la Syrie, des millions d’enfants et de familles peinent encore à reconstruire leur vie – 2,5 millions d’enfants en Türkiye et 3,7 millions d’enfants en Syrie ont cruellement besoin du maintien de l’aide humanitaire.

Les deux premiers tremblements de terre dévastateurs qui ont frappé ces deux pays le 6 février 2023, et les milliers de répliques qui ont suivi, ont plongé de nombreuses familles dans une situation catastrophique et privé les enfants d’un toit et de services essentiels, notamment d’un accès à l’eau salubre, à l’éducation et aux soins de santé, en plus de menacer la protection des enfants vulnérables.

« À la suite des tremblements de terre, les enfants ont connu des pertes et des souffrances inimaginables », a affirmé Catherine Russell, Directrice générale de l’UNICEF, après s’être rendue en Türkiye et en Syrie dans les semaines qui ont suivi les premiers séismes. « Ces tremblements de terre ont frappé des régions qui abritaient déjà de nombreuses familles extrêmement vulnérables. Les enfants ont perdu des proches, ont vu leur maison, leur école et leur communauté détruites, et leur vie entière basculer. »

De nombreuses familles dans les régions affectées se trouvaient déjà dans une situation difficile avant les séismes. En Türkiye, le taux de pauvreté chez les enfants vivant dans les régions touchées était déjà élevé – près de 40 % des foyers vivaient en dessous du seuil de pauvreté, contre 32 % à l’échelle nationale. Les estimations montrent qu’en l’absence d’un soutien international et local prolongé, comprenant notamment des transferts en espèces et un accès à l’éducation, plus de 50 % des foyers pourraient être concernés.

À l’heure actuelle, les enfants vulnérables vivant dans les régions les plus durement touchées sont exposés à de nombreux dangers, dont la violence, le mariage et le travail forcés, et le décrochage scolaire. L’éducation de près de 4 millions d’enfants scolarisés, parmi lesquels plus de 350 000 enfants réfugiés et migrants, est par ailleurs perturbée. Les conséquences des séismes risquent ainsi d’anéantir les progrès enregistrés par la Türkiye dans ces domaines au cours des dernières années.

En Syrie, les enfants étaient déjà aux prises avec de nombreuses difficultés après 12 années de conflit prolongé qui ont affecté l’ensemble des infrastructures et des services publics. Les secousses massives qui ont frappé le pays en février dernier ont aggravé la situation, infligeant des dégâts supplémentaires aux écoles, aux établissements de santé et à d’autres infrastructures essentielles. L’endommagement des systèmes d’approvisionnement en eau et de traitement des eaux usées, gravement touchés, expose 6,5 millions de personnes à un risque accru de contracter une maladie transmise par l’eau, dont le choléra.

Quelque 51 000 enfants de moins de 5 ans sont susceptibles de souffrir de malnutrition aiguë modérée et sévère et 76 000 femmes enceintes et allaitantes ont besoin d’un traitement contre cette pathologie.

Toujours selon les estimations, l’éducation de 1,9 million d’enfants a été perturbée et de nombreuses écoles servent encore d’abris. Cela fait 100 jours que de nombreux enfants vivent dans des conditions extrêmement difficiles et incertaines, ballottés entre les refuges, une situation qui intensifie leur stress.

« Le chemin vers le relèvement sera long et les familles auront besoin de notre soutien constant », a indiqué Catherine Russell. « Les retombées à long terme de cette catastrophe, notamment la flambée des prix de la nourriture et de l’énergie, la perte des moyens de subsistance et l’absence d’accès aux services, enfonceront des centaines de milliers d’enfants dans la pauvreté. À moins que l’aide financière et les services essentiels au profit de ces enfants et des familles ne soient hissés au rang des priorités dans le cadre du plan de relèvement à court et long terme, les enfants continueront de faire face à un risque accru d’exploitation et d’abus. »

L’UNICEF appelle la communauté internationale à privilégier un relèvement rapide centré sur les enfants et à garantir que les besoins de ces derniers soient prioritaires dans le cadre de l’allocation de fonds. Il convient d’investir en faveur des efforts de relèvement, en mettant l’accent sur la nécessité de reconstruire des systèmes plus efficaces, plus résilients et plus inclusifs pour les plus marginalisés.

L’UNICEF travaille sans relâche depuis les premiers tremblements de terre pour apporter une aide vitale immédiate aux communautés affectées, en évaluant les effets de la catastrophe et en soutenant la réhabilitation des infrastructures endommagées et le rétablissement des services de base. Cependant, un soutien plus important est nécessaire pour lutter contre la crise actuelle.

Pour protéger les droits des enfants et empêcher la précarité de progresser, l’UNICEF exhorte la communauté internationale à poursuivre les investissements dans les domaines prioritaires, notamment l’aide financière apportée aux familles, et l’accès à une éducation de qualité et à un soutien psychosocial. Ces investissements contribueront à sortir les familles de la pauvreté et à prévenir les conséquences néfastes, telles que les mariages précoces et le travail des enfants.

Il est essentiel de continuer à financer les programmes de santé, de nutrition, d’approvisionnement en eau, d’assainissement et d’hygiène pour assurer la santé et le bien-être des enfants et réduire les risques de flambées épidémiques.

Pour répondre aux besoins vitaux de près de 3 millions d’enfants affectés par les séismes en Syrie, l’UNICEF lance un appel de fonds de 172,7 millions de dollars É.-U. afin de mettre en œuvre son plan d’aide d’urgence pour les tremblements de terre. À ce jour, l’organisation n’a reçu que 78,1 millions de dollars É.-U., et la nutrition, la santé et l’éducation restent largement sous-financées.

En Türkiye, l’UNICEF a encore besoin de recevoir plus de 85 millions de dollars É.-U. sur les 196 millions de dollars É.-U. demandés dans le cadre de l’appel de fonds lancé pour fournir aux enfants en détresse les services nécessaires. Bien que des besoins soient recensés dans l’ensemble des secteurs, les programmes de transfert en espèces sont ceux qui pâtissent du manque de financement le plus important.

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Note aux rédactions :

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