Mis en ligne : 2022/08/14

KABOUL, le 15 août 2022 – Selon une nouvelle analyse de l’UNICEF, empêcher les filles de fréquenter l’école secondaire coûte à l’Afghanistan 2,5 % de son PIB annuel.

Si la cohorte actuelle de trois millions de filles était en mesure de terminer son éducation secondaire et de participer au marché du travail, les filles et les femmes apporteraient une contribution d’au moins 5,4 milliards de dollars à l’économie afghane.

Les estimations de l’UNICEF ne tiennent pas compte des conséquences non financières du refus de l’accès des filles à l’éducation, telles que les pénuries à venir d’enseignantes, de médecins et d’infirmières, l’effet qui en résulte sur la diminution de la fréquentation de l’école primaire par les filles et l’augmentation des coûts de santé liés aux grossesses des adolescentes. Les estimations ne tiennent pas compte non plus des avantages plus larges de l’éducation, notamment le niveau d’instruction général, la réduction des mariages forcés et la réduction de la mortalité infantile.[i]

« La décision du 23 mars de ne pas autoriser les filles à retourner à l’école secondaire était choquante et profondément décevante. Non seulement elle bafoue le droit fondamental des filles à l’éducation, mais elle leur fait vivre une grande anxiété et les expose à un risque accru d’exploitation et de mauvais traitements, y compris la traite des enfants et le mariage précoce et forcé, affirme le représentant de l’UNICEF en Afghanistan, le Dr Mohamed Ayoya. Cette nouvelle analyse met clairement en évidence les terribles répercussions économiques que cette décision aura sur le PIB du pays. »

Avant même que les talibans ne prennent le pouvoir le 15 août de l’année dernière, l’Afghanistan comptait plus de 4,2 millions d’enfants non scolarisés, dont 60 % de filles. Les coûts liés à l’absence d’éducation des garçons et des filles sont élevés en ce qui concerne le manque à gagner, mais l’absence d’éducation des filles est particulièrement coûteuse en raison du lien qui existe entre le niveau d’éducation et le fait que les filles retardent leur mariage et leur maternité, participent à la vie active, font des choix concernant leur propre avenir et investissent davantage dans la santé et l’éducation de leurs propres enfants, une fois adultes. L’analyse indique que l’Afghanistan ne sera pas en mesure de regagner le produit intérieur brut (PIB) perdu pendant la transition et d’atteindre sa véritable productivité potentielle si les droits des filles à accéder à l’enseignement secondaire et à le terminer ne sont pas respectés.

« L’UNICEF souhaite que chaque fille et chaque garçon d’Afghanistan aient la possibilité d’aller à l’école et d’apprendre, plaide le Dr Ayoya. Nous ne cesserons pas de militer tant que cet objectif ne sera pas atteint. Non seulement l’éducation est un droit pour chaque enfant, mais elle est le fondement de la croissance future de l’Afghanistan. » 

Outre le fait que les filles ne peuvent pas retourner dans les écoles secondaires, l’UNICEF a également du mal à venir en aide aux adolescentes pour offrir les services vitaux dont elles ont besoin, comme la prévention de l’anémie ainsi que la santé et l’hygiène menstruelles, que l’UNICEF avait l’habitude de fournir dans les écoles.

La malnutrition des enfants augmente également. En juin 2021, 30 000 enfants ont été traités pour malnutrition aiguë sévère en Afghanistan; en juin 2022, 57 000 enfants ont été admis, soit une augmentation de 90 %. Les enfants sont obligés de travailler pour subvenir aux besoins de leur famille au lieu d’aller à l’école, qui est l’endroit le plus sûr pour eux.

Au cours des 12 derniers mois, les services de santé et de nutrition en milieu scolaire ont permis à 272 386 adolescentes de recevoir des suppléments de fer et d’acide folique. Ainsi, l’incapacité des adolescentes à poursuivre leur éducation compromet leur santé.

« L’Afghanistan reste l’une des crises les plus complexes et multidimensionnelles pour les enfants dans le monde, ajoute le Dr Ayoya. C’est un moment charnière pour une génération d’enfants en Afghanistan. Les droits des filles sont attaqués; leur enfance est marquée par les privations. C’est pourquoi, malgré les difficultés de la situation, l’UNICEF intensifie ses activités et obtient des résultats comme jamais auparavant. Ce faisant, nous voulons dire au peuple afghan que nous ne pourrions pas faire ce que nous faisons sans votre confiance et votre soutien. Nous remercions également les donatrices et les donateurs ainsi que nos partenaires pour leur générosité à ce jour, mais nous les invitons à poursuivre leur soutien aux enfants, surtout à l’approche de l’hiver. »

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[i]  Quentin Wodon, Claudio Montenegro, Hoa Nguyen et Adenike Onagoruwa (2018) The cost of not educating girls-MISSED OPPORTUNITIES: THE HIGH COST OF NOT EDUCATING GIRLS

 

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