La journée a commencé comme n’importe quel autre jour d’école pour Ángel Gabriel, 12 ans.

Tout d’abord, il a été réveillé par le bruit désormais trop familier des travaux de construction à côté de chez lui. Sa mère, Bianca, indique que les martèlements quotidiens ont progressivement créé des fissures dans les murs de leur maison dans le sud de Quito.

« Chaque jour, un morceau de mur nous tombe dessus », dit-elle.

Ensuite, c’était l’heure du petit déjeuner, qui, selon Bianca, est l’un des moments préférés d’Ángel Gabriel parce qu’il mange des œufs, des céréales et du lait, des aliments que la famille ne pouvait pas obtenir avant de quitter leur foyer au Venezuela, il y a quelques mois. L’une des priorités de Bianca à son arrivée à Quito était de s’assurer qu’Ángel Gabriel et sa sœur Victoria, âgée de cinq ans, puissent bénéficier d’une alimentation équilibrée, soit plus de protéines et moins de glucides.

Après avoir fini son petit déjeuner, Ángel Gabriel a enfilé son pantalon, sa chemise et sa seule paire de chaussures avant de partir pour l’école. C’est là que sa journée a pris une tournure inhabituelle.

« Je pensais que j’allais me faire réprimander. »

Ángel Gabriel est actuellement en huitième année à son école, qui exige habituellement que les élèves portent des chaussures noires avec l’uniforme scolaire. Or, ses parents n’ayant pas les moyens de lui acheter le bon type de chaussures, l’école avait fait une exception pour lui. Mais ce matin-là, il allait avoir une surprise.

Lorsqu’il est arrivé en classe, on lui a dit d’aller au bureau de l’inspecteur de l’école. « J’étais inquiet parce que je pensais avoir fait quelque chose de mal », affirme-t-il. « Je pensais que j’allais me faire réprimander. »

Au lieu de cela, l’inspecteur de l’école a remis huit dollars à Ángel Gabriel : ses camarades de classe avaient décidé de se cotiser pour l’aider à acheter une paire de chaussures noires.

En regagnant sa classe en toute hâte pour remercier ses amis, Ángel Gabriel dit qu’il ne pouvait pas s’arrêter de sourire. Il explique que ses amis et ses professeurs ont été extrêmement accueillants depuis qu’il a commencé à fréquenter l’école, mais que ce geste de solidarité l’a fait sentir particulièrement bienvenu dans son nouveau chez-lui.

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[© UNICEF/UN0335265]

Ángel Gabriel est l’un des quelque 1,5 million d’enfants de la région, issus des communautés de migrants et d’accueil – y compris les enfants déracinés du Venezuela – qui, selon l’UNICEF, auront besoin d’avoir accès à une éducation en 2019.

L’UNICEF travaille avec le ministère de l’Éducation équatorien pour promouvoir l’empathie et la solidarité dans les écoles au moyen de leur projet « Let’s Be Friends » (soyons amis), qui se sert de méthodes basées sur le jeu et de techniques artistiques pour améliorer l’intégration et la cohabitation pacifique dans les écoles.

La famille d’Ángel Gabriel, quant à elle, a également bénéficié d’un service de transfert de fonds fourni par l’UNICEF en Équateur. Ce service aide les enfants vulnérables et leur famille qui ont décidé de résider en Équateur à s’installer dans leur nouveau pays d’accueil, leur permettant ainsi de rester ensemble. Ces subventions viennent compléter l’aide alimentaire fournie dans le cadre du Programme alimentaire mondial (PAM).

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[© UNICEF/UN0335258]

Ángel Gabriel était impatient de dire à ses proches comment ses camarades de classe l’avaient aidé. Sa famille a alors déboursé le reste de l’argent nécessaire pour lui payer une paire de chaussures noires. Il s’agit d’un exemple mémorable de geste de bienveillance et de solidarité et d’une leçon sur l’importance de faire preuve de compassion pour quelqu’un qui a un accent différent, un passé différent, mais les mêmes rêves d’enfance.

« Alors que le [Venezuela] doit composer avec les effets dévastateurs d’une crise économique et politique, nous continuons d’apporter à ses enfants les plus vulnérables, où qu’ils se trouvent, l’aide humanitaire dont ils ont besoin. Les besoins des enfants doivent toujours passer avant la politique. » - Paloma Escudero, directrice des communications de l’UNICEF.

Les enfants vénézuéliens ont besoin de votre aide pour avoir accès à de l’eau, à des aliments nutritifs et à des soins de santé. Envoyez de l’aide maintenant.