Artiste autodidacte et peintre professionnelle depuis plus de 20 ans, Katerina Mertikas (Patrinos) est originaire de Tripoli, en Grèce. Ses œuvres ont été présentées par de nombreux organismes de bienfaisance, dont UNICEF Canada. En 1999, elle s’est vu décerner le prix « Femmes de mérite » dans la catégorie des arts et est devenue membre de la Société royale des arts du Canada. Nous avons eu le plaisir de parler avec elle de son travail, de sa vie avant son arrivée au Canada, de sa passion pour la vie et pour sa famille, et de quoi elle est le plus fière. Pour commander des cartes illustrées par Katerina et partager son art pendant la période des Fêtes, cliquez ici.

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À quelle cause ou à quel enjeu vous identifiez-vous le plus? Pourquoi?

Je m’identifie aux enfants depuis longtemps. Les enfants sont chers à mon cœur, et je pense qu’ils ont besoin d’être bien encadrés, de recevoir beaucoup d’amour et d’attention, et d’être protégés. J’ai eu une enfance heureuse en Grèce. Je ne vivais pas dans le luxe, mais l’amour et l’affection que je recevais de ma famille suffisaient à me faire comprendre que j’étais un trésor. Lorsque je vois des enfants aujourd’hui, je me demande toujours s’ils reçoivent autant d’amour que j’ai reçu. Après avoir eu deux filles et avoir fait tout ce que j’ai pu pour leur permettre de grandir en étant aimées, soignées et instruites, je me concentre maintenant sur mes cinq petits-enfants. Il leur arrive parfois de peindre avec moi. Bien que ce ne soit pas toujours évident, car les enfants en mettent partout, ils adorent cela. Ils sont tous fiers de leur yiayia, ce qui signifie grand-mère en grec.

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Quel est le souvenir le plus impérissable de votre enfance?

Je n’étais âgée que de trois ans et demi lorsque nous avons quitté la Grèce pour immigrer au Canada. Après la Seconde Guerre mondiale, la Grèce n’était pas un pays riche, et mes parents, comme beaucoup d’autres, ont pensé que nous aurions un avenir meilleur au Canada. Je me souviens du départ en train de Tripoli et des onze jours nécessaires pour traverser l’Atlantique à bord d’un paquebot. Nous avons vécu au Canada pendant trois ans. Après la naissance de mon frère Harry, nous sommes retournés en Grèce, car mes parents se sentaient très seuls ici et tenaient à retrouver leur famille. Puis, nous sommes revenus au Canada. L’art était très important pour moi, même si j’étais jeune. Mon grand-père m’achetait des crayons à colorier et du papier, et je dessinais tout le temps.

Nommez quelque chose que vous aimez et expliquez-nous pourquoi.

J’aime la vie, l’art, les voyages, ma famille et faire les boutiques. J’aime la Grèce en raison de la mer, des montagnes et de sa philosophie voulant que l’on profite pleinement de la vie. J’aime visiter les musées et les galeries d’art, et j’aime l’histoire, car c’est à travers l’histoire que nous nous découvrons et comprenons d’où nous venons.

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De quel projet rêvez-vous?

Il y en a plusieurs! Je souhaite surtout exposer mes œuvres en Grèce. Cela s’est presque produit il y a 20 ans. Je devais avoir une exposition dans une grande galerie d’Athènes avec l’aide de l’ambassade du Canada, mais j’ai eu un problème soudain de vision dont j’ai mis près d’un an à guérir.

 

De quoi êtes-vous le plus fière?

Je suis fière d’être une artiste de l’UNICEF et que mon art vienne en aide aux enfants. J’ai été très fière le jour où l’Hôpital d’Ottawa m’a demandé si j’acceptais de présenter une de mes toiles à la princesse Diana, ce que j’ai eu l’honneur de faire lors de son passage à Ottawa.

Je suis fière d’avoir peint la toile intitulée Honouring My Father, à la mémoire du caporal Nathan Cirillo, qui a été tué en 2014 au Monument commémoratif de guerre du Canada. Avec l’aide de ma galerie et des maires passés et présent d’Ottawa, nous avons vendu des reproductions de cette œuvre en quantité limitée et avons recueilli 75 000 dollars pour un fonds en fiducie au nom de Mark, le jeune fils de Nathan.

Mais, par-dessus tout, je suis fière qu’une personne autodidacte sans rien d’autre que le talent que Dieu lui a donné et sa persévérance ait réalisé son rêve le plus cher, celui d’être une artiste.

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Quel est le meilleur conseil que vous avez reçu?

Fonce et reste toi-même. Une amie, qui est maintenant décédée, m’a dit de simplement « aller dans une galerie ». Si elle ne m’avait pas dit cela, je ne l’aurais probablement pas fait. La façon dont j’ai vendu une toile est incroyable : alors que je rencontrais le propriétaire de la galerie, un client est entré et a demandé le prix de ma toile. Cela a marqué le début de ma carrière en tant qu’artiste professionnelle. C’est incroyable; je pense souvent à cette journée.

De quoi ne pouvez-vous pas vous passer, ne serait-ce qu’une journée?

Je ne peux pratiquement pas passer une journée sans peindre. Peindre à temps plein est un mode de vie pour moi depuis 27 ans. J’ai concentré mes efforts à approvisionner de nombreuses galeries d’art canadiennes et à vendre mes toiles. Mon autodiscipline et ma concentration me permettent de peindre constamment et en même temps de voyager avec ma famille, de trouver des moments pour d’autres membres de la famille et d’apporter mon aide à la communauté lorsque je le peux grâce à mon art.

 

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Quels genres de comportements, habitudes ou rituels créatifs avez-vous?

Je me réveille le matin en éprouvant le besoin de travailler. Je m’assure toujours d’être bien approvisionnée en matériel et en fournitures. Lorsque je peins, j’écoute de la musique entraînante. Peindre est le meilleur moyen d’oublier ses soucis et de réduire l’anxiété; la plupart de mes « élèves » éprouvent ce sentiment lorsqu’ils peignent avec moi. C’est très agréable… J’adore ce soi-disant travail.

Que signifie l’UNICEF pour vous?

L’UNICEF a aidé et continue d’aider des enfants. Je remercie le ciel que l’UNICEF existe. Je sais que l’organisme a aidé la population grecque après la Seconde Guerre mondiale et je sais qu’il est présent aujourd’hui là où son aide est nécessaire. Quelle grande satisfaction de savoir que mes illustrations joyeuses et peintes avec amour contribuent en quelque sorte au travail de l’UNICEF. Selon moi, il s’agit là d’une intervention… divine.


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