La triade meurtrière des conflits, de la crise climatique et de la COVID-19 a bouleversé la vie des enfants cette année. La guerre en Ukraine a provoqué des déplacements de masse de familles et d’enfants, tandis qu’une sécheresse dans la Corne de l’Afrique et la flambée des prix des aliments ont entraîné une crise de la faim dans la région. Les inondations au Pakistan ont fait des millions de déplacés et causé l’éclosion de maladies, pendant qu’en Afghanistan, les filles se sont vu interdire l’accès aux écoles secondaires, alors que le pays est toujours en proie à l’insécurité alimentaire et à la pauvreté chronique.

Malgré tout, ce ne fut pas une année sans espoir. L’UNICEF, grâce au généreux soutien de ses donateurs et de ses partenaires, a pu améliorer le sort d’enfants partout dans le monde.  

Au cours de la première moitié de l’année 2022, nous avons aidé près de 26 millions de personnes à accéder à de l’eau potable, vacciné 23,8 millions d’enfants contre la rougeole, et permis à 28 millions d’enfants de recevoir une éducation formelle et informelle et à 13 millions d’enfants et de proches aidants de bénéficier de ressources psychosociales et en santé mentale.   

Pour clore l’année sur une note de gratitude, voici cinq récits d’espoir en provenance de différents coins du monde, qui nous montrent comment une seule petite intervention peut influer positivement sur la vie et le futur des enfants.  

Des lieux sûrs pour ceux et celles qui fuient la guerre en Ukraine

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À un Point bleu en Roumanie, Alice, 7 ans, retrouve le sourire. [© UNICEF 2022 / UN0691955]

« J’aime dessiner des choses étranges », dit Alice, âgée de sept ans. La fillette et sa mère ont été accueillies dans un centre « Point bleu » en Roumanie après avoir fui la guerre en Ukraine. 

Pour les enfants comme Alice, les centres « Points bleus » offrent un espace sûr et accueillant où ils peuvent se reposer, jouer et simplement être des enfants, à un moment où leur monde a été brusquement bouleversé.  

Alors que la guerre s’envenimait en Ukraine, l’UNICEF et ses partenaires ont établi des « Points bleus » aux principaux points d’arrivée le long des frontières dans les pays limitrophes de l’Ukraine. Ces centres fournissent aux réfugiés des informations et des services essentiels ainsi qu’un soutien pratique pour les aider à poursuivre leur voyage. Ils permettent d’identifier et d’enregistrer les enfants qui voyagent seuls et de les mettre en contact avec les services de protection.  

Des technologies d’apprentissage numérique permettent à des enfants malvoyants d’exceller en Ouganda  

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Brenda (à gauche, 7 ans), Mark (12 ans) et Mildred (9 ans), des élèves partiellement aveugles de l’école élémentaire St. Bernadette, à Hoima, écoutent une leçon enregistrée sur un lecteur audio Victor. [© UNICEF/UN0747886/Rutherford]

Environ 2,5 millions d’enfants ougandais vivent avec un handicap, mais moins de 250 000 ont accès à une éducation.  

L’UNICEF, en collaboration avec le ministère de l’Éducation et du Sport et d’autres partenaires, a lancé une initiative visant à développer du matériel de lecture adapté pour les enfants aveugles, malvoyants, sourds et malentendants fréquentant 20 établissements d’enseignement primaire en Ouganda. Trois des quatre matières enseignées dans les écoles élémentaires – les mathématiques, l’anglais et les sciences – ont été transcrites dans des formats accessibles, et les enseignants ont reçu une formation sur l’utilisation des outils numériques afin d’améliorer les expériences d’apprentissage des enfants ayant des besoins particuliers.  

À l’école élémentaire Spire Road dans la ville de Jinja, l’une des 20 écoles auxquelles nous avons fourni une technologie d’apprentissage assisté, l’enseignante principale Agnes Ketrah Amoding a observé une réduction de l’absentéisme et des retards des élèves, et une plus grande confiance en soi et performance chez les élèves ayant des handicaps, tant et si bien qu’en 2021, l’école a obtenu quatre premières places aux examens nationaux du niveau élémentaire, dont deux ont été méritées par des enfants ayant une déficience visuelle.  

En Afghanistan, les traitements nutritionnels ont permis au petit Ehsan de se remettre sur pied.   

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Ehsan est l’un de ceux qui ont eu de la chance parmi les 1,1 million d’enfants en Afghanistan qui souffrent de malnutrition aiguë sévère, ayant reçu à temps les traitements appropriés et des aliments thérapeutiques prêts à l'emploi (ATPE). [© UNICEFAfghanistan/2022/Qayoumi]

Les mauvaises récoltes, la pauvreté et le chômage galopant en Afghanistan ont créé l’une des pires crises alimentaires que le pays ait connues de mémoire d’homme. Plus de 90 pour cent de la population souffre de malnutrition. De ce nombre, près de 1,1 million sont des enfants de moins de cinq ans aux prises avec une émaciation sévère, la forme la plus mortelle de malnutrition. C’est l’une des principales menaces à la survie infantile et la cause de 1 décès sur 5 chez les enfants de moins de 5 ans

Ehsan Ahmed était l’un de ces enfants afghans qui souffraient des séquelles de la malnutrition. Grâce aux soins continus du département de nutrition du Comprehensive Health Center soutenu par l’UNICEF dans la ville de Kandahar, et à l’apport d’aliments thérapeutiques prêts à l'emploi (ATPE), Ehsan a maintenant retrouvé un poids sécuritaire. Les ATPE sont le moyen le plus rapide et le plus efficace pour traiter les enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère et l’UNICEF en est le seul fournisseur en Afghanistan.  

D’autant plus que le petit Ehsan adore les emballages rouges des ATPE, tentant de s’en emparer impatiemment dès qu’il les voit. « Même quand il voit un sachet vide d’ATPE, il pleure pour l’avoir », renchérit sa mère, qui dit que les traitements nutritionnels ont favorisé la croissance de tous ses enfants, leur permettant de reprendre des forces. « Cela a redonné une lueur d’espoir dans la vie de mes enfants », ajoute-t-elle. 

Immunisation dans les communautés autochtones du Pérou  

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Maricarmen Sepulveda (à droite), 33 ans, tient sa fille de 3 ans, Fresia Manrique, pendant que cette dernière reçoit le vaccin contre l’influenza de l’infirmière Maribel Vilela Grandez, qui fait partie de l’équipe médicale soutenue par l’UNICEF. [© UNICEF/UN0724414/Goupil]

À Lisboa, Loreto, au Pérou, l’arrivée de l’équipe médicale soutenue par l’UNICEF suscite l’émoi dans la communauté, les soins médicaux étant plutôt rares dans la région.  

Souffrant d’une infection gastro-intestinale et de fièvre, le fils de 11 mois d’Edreith Aricari, Eric Chota, a été traité par l’équipe médicale soutenue par l’UNICEF. La pollution de la rivière causée par des déversements d’huile et des rejets d’ordures ménagères compromet l’accès à une eau salubre. Les jeunes enfants, particulièrement vulnérables aux infections gastriques et aux affections cutanées, sont les premiers à en subir les conséquences. Comme sa mère peut difficilement emmener son fils jusqu’à un dispensaire, l’arrivée de l’équipe médicale est vitale pour la santé d’Eric et d’autres enfants.  
 
L’équipe médicale fait la tournée des communautés autochtones de Loreto pour faire l’administration de routine des vaccins infantiles, prodiguer des soins de santé maternelle et fournir d’autres services de santé essentiels. Une telle équipe comprend un agent de liaison local soutenu par l’UNICEF qui, en assurant la communication avec les communautés locales tant sur les plans linguistiques que culturels, bâtit des liens de confiance avec elles.  

« Mes enfants sont maintenant vaccinés. La vaccination est importante pour nous prémunir contre les symptômes graves des maladies. Oui, tu peux l’attraper, mais ce sera moins sévère; alors il est important de se faire vacciner », soutient Maricarmen Sepulveda après avoir fait vacciner sa fille. 

Un système de distribution d’eau éco-intelligent dessert une communauté entière au Kenya  

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Nasteha (13 ans) et Siham (13 ans) de l'école primaire de Daley boivent de l'eau salubre et propre provenant du forage à énergie solaire soutenu par l'UNICEF dans le village. [© UNICEF/UN0733318/Ekwam]

En raison des changements climatiques, l’accès à l’eau est devenu difficile pour les villageois de Daley, dans le comté de Garissa, au Kenya. Les sources d’eau se sont taries sous l’effet de la sécheresse dans la Corne de l’Afrique, tandis que les inondations de 2019 et 2020 ont endommagé les infrastructures hydriques le long du fleuve Tana, le cours d’eau ayant sorti de son lit.   

Privés des infrastructures de proximité nécessaires, les résidents de Daley devaient marcher davantage pour aller puiser de l’eau du fleuve – ce qui les rendaient vulnérables aux attaques d’animaux sauvages et aux maladies transmises par l’eau. En même temps, l’absentéisme en classe s’accentuait puisque les enfants devaient se rendre plus loin avec leurs animaux domestiques pour trouver des pâturages.  

L’association des usagers de l’eau de Daley, de concert avec le Service de l’eau du comté de Garissa et l’UNICEF, a construit un puits de forage alimenté à l’énergie solaire. Ce puits est relié à un réseau de canalisations qui dessert un dispensaire de soins médicaux, une école primaire et des points d’eau, et permet la distribution d’eau courante.    

L’UNICEF a également fourni le soutien technique pour le forage du puits ainsi que les équipements de solarisation.  

Aujourd’hui, on estime que 6 200 personnes ont accès à un approvisionnement en eau potable à Daley, grâce à cette technologie durable qui est abordable pour la collectivité et dont les coûts d’entretien sont minimes.